Premiers résultats de l'enquête sur l'hésitation vaccinale en province de Namur

La Garde médicale namuroise et l'Université de Namur (UNamur) ont présenté mardi les premiers résultats d'une enquête sur l'hésitation vaccinale en province de Namur.

L'étude a été menée au centre de vaccination de Namur Expo, dans les salles d'attente des médecins généralistes et via les réseaux sociaux. Quelque 3.700 personnes ont répondu aux 84 questions, les résultats préliminaires présentés mardi se concentrant sur les personnes qui hésitaient à se faire vacciner mais qui ont finalement passé le cap.

Première constatation, le manque de recul, la crainte des effets et la peur de la nouveauté sont les principaux freins à la vaccination, suivis par le manque d'information. 

Pas moins de 49,62% des "hésitants" désormais vaccinés disent avoir été influencés par leur médecin généraliste. Derrière, on trouve les proches (47,79%), les experts s'exprimant dans les médias (19,89%), la presse écrite (16,3%), le personnel paramédical comme les infirmiers ou les kinés (10,77%). A contrario, les réseaux sociaux n'auraient que peu d'influence sur la décision de se faire vacciner ou non (3,87% contre 4,70% pour les pharmaciens, à titre de comparaison).

Plus globalement, l'influence des médecins généralistes est jugée importante ou très importante à plus de 69%. Ces derniers apparaissent donc comme un levier déterminant.

"On voit que la façon de communiquer du médecin généraliste envers son patient a aussi une grande importance", a expliqué le docteur Dominique Henrion (Gamena). "Elle doit être modulée en fonction du profil socio-économique de la personne et de ses freins à la vaccination."

"On constate également que l'hésitation augmente à partir du moment où il faut se déplacer dans un centre de vaccination", a-t-il ajouté. "On peut donc en conclure que la vaccination dans les cabinets des médecins généralistes pourrait amener beaucoup d'hésitants à se faire vacciner."

Concernant les professionnels de la santé, l'enquête met en exergue une hésitation deux à trois fois plus importante chez les aides soignants et les infirmiers. "Comme l'a fait Emmanuel Macron en France, je pense donc que la Belgique doit légiférer pendant les vacances parlementaires pour rendre le vaccin obligatoire pour ces catégories de personnel soignant", a souligné à ce sujet Dominique Henrion. "Quand on soigne les autres, on doit les protéger."

Les motivations à se faire vacciner ont aussi été analysées en fonction de l'âge. Il apparaît que les 20-30 ans agissent plus pour protéger les autres, alors que leurs aînés pensent davantage à se protéger eux-mêmes et éviter la mort. Selon le sondage, les femmes seraient aussi plus hésitantes mais auraient davantage tendance à s'informer pour dépasser leurs craintes. 

L'enquête va maintenant se poursuivre jusqu'à fin août afin de constituer un modèle décisionnel totalement fiable.

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