Le 15 septembre, l’e-prescription totalement paperless était déployée chez les médecins. Avec l’accord du patient, plus besoin d’imprimer de preuve. Une app, la carte d’identité voire le NISS suffisent à se faire délivrer les médicaments. Après une première évaluation, l’asbl Recip-e dit s’atteler à résoudre les problèmes repérés. Conseil aux prescripteurs : face à certains types de cartes, maintien du papier.
Le verdict de l’évaluation n’est pas mauvais. « De plus en plus de médecins ne fournissent plus de document imprimé à leurs patients », dixit Recip-e, qu’ils sensibilisent au nouveau système. Les pharmaciens, travaillant en mode dématérialisé depuis juin déjà, sont en mesure de conseiller davantage leurs clients grâce à leur vue d’ensemble sur les prescriptions ouvertes. Enfin, les patients sont de plus en plus familiarisés avec les apps leur permettant de récupérer et de gérer leurs prescriptions. Et Recip-e de citer l’application gouvernementale gratuite « Mes Médicaments » (sur www.masante.be).
Mais les retours des usagers révèlent aussi un certain nombre de difficultés, auxquelles Recip-e promet des solutions à court terme, puis structurelles. L’asbl invite d’ailleurs les prestataires qui buteraient sur un couac technique de la contacter sans tarder (ticket@recip-e.be), avec les détails utiles (code RID, date de prescription, de retrait…).
Le gros point d’attention vient manifestement (de la lisibilité) des cartes d’identité, qu’il s’agisse d’eID belges mais pour étrangers, de cartes spéciales ou de modèles récents. Sans entrer dans le pourquoi du comment technique pour chaque catégorie (détails que l’on peut retrouver ici) , quelle est la ligne de conduite provisoire soufflée par Recip-e aux médecins ?
Pour les cartes pour étrangers, de types A, B, C, D, EU, EU+, F, F+, H, M, N, le plus sûr est de continuer à remettre au patient une preuve papier jusqu’à nouvel ordre. Idem pour les cartes spéciales (e.a. celles des diplomates, leur famille, leurs employés…, et certaines cartes européennes) qui n’ont ni puce ni de numéro de registre national belge – là, une échéance est précisée : renoncer à la dématérialisation jusque début 2022. Une partie des nouvelles cartes belges, émises depuis avril 2021, posent aussi problème : elles ne sont pas lues par tous les lecteurs de carte. L’écueil devrait être éliminé pour janvier. D’ici là, même suggestion : maintien de la preuve papier.
Reste encore le cas des nouveau-nés, qui ne reçoivent pas directement de NISS, ni de carte ISI+ (qui arrivent dans les 2 mois suivant la naissance). Fin 2022, ils obtiendront un numéro de registre national dans les 24 heures, et leur ISI+ plus rapidement qu’aujourd’hui, indique Recip-e. D’ici là, pour un nouveau-né sans NISS, « une ordonnance classique sur papier est nécessaire ». Pour un nouveau-né avec NISS mais sans carte ISI+, une e-prescription est possible mais avec remise de la preuve papier.
Recip-e invite aussi les médecins à bien rappeler aux patients, s’ils veulent que le seul NISS suffise en officine, qu’il faut quand même y avoir fait lire son eID dans les 15 mois précédents. Et qu’il est nécessaire de disposer d’une carte valide pour récupérer ses prescriptions. Les professionnels ne connaissent que trop bien le cas des cartes perdues, arrivées à expiration, temporairement bloquées puis réutilisées … ou simplement oubliées chez soi.
La résolution des difficultés relevées s’opère avec les partenaires concernés, de la plateforme eHealth aux concepteurs de logiciels pour prescripteurs et pharmaciens, en passant par le collège intermutualiste national et les différents services gouvernementaux impliqués dans les cartes d’identité, par ex. le ministère de l’Intérieur. Soit pas mal de maillons à mettre au diapason pour un fonctionnement fluide de la chaîne. Patience…
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Philippe BAIJOT
25 novembre 2021Votre vision des choses est loin de la réalité. Votre système est bien trop compliqué et abstrait pour tout le monde (médecins, pharmaciens, patients, ...)