D’après les statistiques de l’OCDE, le nombre de médecins étrangers travaillant en Belgique ne cesse d’augmenter. De 1.934 en 2001, ils sont passés à 6.732 en 2014. Depuis des années déjà, le Dr Lieve Van Ermen, cardiologue et ex-sénatrice, tire la sonnette d’alarme.
Maggie De Block (Open VLD), notre ministre fédérale de la Santé publique, dit ne pas pouvoir changer grand-chose au système, car il s’agit d’une matière européenne. «La libre circulation est l’un des fondements de l’Union Européenne», explique-t-elle. Les statistiques de l’OCDE montrent que les médecins étrangers sont de plus en plus nombreux à travailler en Belgique. Au nombre de 1.934 en 2001, ils n’étaient pas moins de 6.732 en 2014. Si la majorité vient des pays voisins – la France et les Pays-Bas –, nous accueillons également une importante population italienne.
La Belgique séduit également les Roumains, qui représentent 1.064 médecins sur les 59.070 recensés au total en 2014.
«Je ne vois qu’une seule solution: organiser un examen d’entrée de qualité identique dans tous les Etats membres de l’UE», suggère Lieve Van Ermen (photo). «Tous égaux devant la loi (européenne). Nous ne pouvons pas rogner sur la qualité.» Le Dr Van Ermen ne comprend pas qu’il y ait tant de différences sur le plan de l’accès aux études, mais que le niveau requis pour exercer la profession dans l’UE reste identique. Elle n’y va pas par quatre chemins: «Et ils (les Roumains, ndlr) viennent "surclasser" nos étudiants flamands sur la ligne d’arrivée?! C’est du Kafka! Les Flamands seraient-ils idiots?»
La cardiologue témoigne encore de son expérience à l’étranger (dans l’aide au développement): «J'y ai découvert un fossé épouvantable entre les diplômes! Des médecins "diplômés" administraient de la cortisone à des patients tuberculeux, etc. Ils représentaient tout simplement un danger pour les malades!»