Hospitalisations sous contrainte en psychiatrie: les services bruxellois débordés

6000 hospitalisations sous contrainte en psychiatrie en Belgique par an, plus de 1000 à Bruxelles, près de 40 impositions en surnombre pour les 15 premiers jours d’octobre. Ce sont ces chiffres interpellants que souhaite dénoncer le groupe de travail émanant de la Plate-forme de Concertation bruxelloise pour la Santé Mentale.

En Belgique, il existe une loi qui permet d'ordonner une Mise en Observation (MEO), c'est-à-dire une hospitalisation sous contrainte en psychiatrie, pour une durée maximale de 40 jours. Actuellement, les services bruxellois accueillant ces MEO sont débordés, et les patients, imposés par la justice en l'absence de place disponible, se retrouvent en surnombre. Cette situation participe à une dangerosité patente dans les services jusqu'à des passages à l'acte agressifs tant envers des membres du personnel que sur d'autres patients.

Vu les débordements de ces dernières semaines, un groupe de travail émanant de la Plate-forme de Concertation bruxelloise pour la Santé Mentale a décidé de réagir. Il demande à intégrer la spécificité des MEO dans le réseau psychiatrique par la création d'un parcours MEO qui prend en compte 3 temporalités: l’amont, le temps hospitalier et l'aval. En amont, il s'agit de réfléchir à une juste valorisation du système judiciaire, qui est également débordé et en sous-effectif, ainsi que des services d'urgences psychiatriques, par un encadrement renforcé pour cette mission. À cela s’ajoute un travail de prévention efficace, grâce à des moyens supplémentaires injectés dans les équipes mobiles psychiatriques à domicile (le projet 107). Durant le temps hospitalier, il faut élaborer un index spécifique de prise en charge pour les lits MEO, ce qui permettrait un encadrement accru par du personnel qualifié. En aval, c’est une attention particulière sur le développement de lieux d'accueil adéquats pour ces patients qui est réclamé. Enfin, le groupe de travail estime qu’il sera nécessaire de réaliser un cadastre du nombre de lits MEO disponibles et d'adapter ce nombre à la réalité de la situation.

La Plate-Forme s’adresse à l'ensemble des représentants politiques concernés par cette question et souhaite les rencontrer afin de débattre des possibilités concrètes d'évolution dans ce dossier pour sortir rapidement de l’impasse vu l'urgence rencontrée.

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