Tabacstop réunit un 0800 et un site d’aide à l’arrêt tabagique, créés sous l’impulsion de la Fondation contre le cancer. Celle-ci vient de publier des chiffres annuels concernant l’initiative. En 2015, Tabacstop a comptabilisé près de 20.000 contacts via ses différents canaux. Le service est gratuit, et connu par 80% des candidats à l’arrêt. 

Cette notoriété est moins forte dans les classes socio-économiques moins favorisées (68%) et à Bruxelles (66%). La moitié des appelants déclarent avoir entendu parler de la ligne 0800 111 00 de Tabacstop via sa mention (obligatoire) sur les paquets de cigarettes. En mai prochain, ce numéro devra également être apposé sur les paquets de tabac à rouler, en accord avec une nouvelle directive de l’UE.

La Fondation distingue les appels réactifs (une personne prend spontanément contact) et proactifs (un «coach tabacologue» de Tabacstop appelle un fumeur dans le cadre d’un programme de counseling). Les appels réactifs sont stables depuis 2013 (de 8.414 en 2013 à 8.362 en 2015) et, pour les appels proactifs, il y a une légère augmentation (de 6.790 entretiens en 2013 à 7.059 entretiens l’an passé). Outre ces appels, les autres services permettant d’échanger avec Tabacstop sont les conseils-répondeurs, les échanges mail, l’accompagnement online…

Si la proportion d’appels spontanés est sensiblement la même entre hommes et femmes, ces dernières sont plus enclines à entamer un coaching téléphonique gratuit (61% contre 39% d’hommes). 46% des coachings concernent des fumeurs lourds consommant plus de 20 cigarettes par jour. Sur l’ensemble des personnes coachées, 71% avaient déjà fait de une à quatre tentatives avant d’avoir recours à l’accompagnement intensif de Tabacstop.

Le site a aussi son petit succès. «Tabacstop.be est LA référence grand public en matière d’arrêt tabagique, avec près de 230.000 visiteurs uniques en 2015, soit une croissance de 22% par rapport à 2014», affirme la Fondation.  Les pics de fréquentation? Les moments où l’on veut «redémarrer du bon pied»: après le nouvel an et… chaque lundi. Le test de dépendance au tabac proposé en ligne s’avère fort populaire: l’an dernier, il a été fait 102.000 fois.

Tabacstop déclare que son coaching s’est soldé chez 45% des participants par une cessation tabagique (alors que, sans appui, on estime à 3 à 5% le taux de réussite). Douze mois plus tard, plus de la moitié de ces ex-fumeurs (23%) n’avaient pas renoué avec la nicotine. La majorité des participants ont utilisé, en plus de l'accompagnement proactif, une aide pharmacologique sous forme de substituts de nicotine (57%) ou de médicaments (10%).

On connait le débat qui se déroule en ce moment à propos du remboursement d’un médicament agissant contre la fibrose pulmonaire, conditionné au fait que le patient ait arrêté de fumer depuis six mois. «Si le mode de vie devient un critère dans les remboursements de l’Inami, Tabacstop plaidera auprès des autorités pour que plus d’efforts soient consentis en matière d’arrêt tabagique.»