Cinq des 7 postes de garde qui desservent Dinant et le Luxembourg sont ouverts jusque 23h en semaine, et 3 sur 5 le restent la nuit. Ce récent système, financé (temporairement) par la Province et les communes faute de deniers fédéraux, a démarré début juillet. Quel bilan tirer à 6 mois ?
Christian Guyot préside PMG-LD, l’asbl qui gère le réseau régional de postes de garde. Pour ce généraliste exerçant à Hotton, pas loin de Marche-en-Famenne, le nouveau dispositif atteint son but de rééquilibrage global de la charge des gardes de semaine au profit des confrères de zones moins dotées en MG. En 2017, 144 des 262 communes wallonnes manquaient de généralistes (contre 119 en 2016), dont 52 réputées « en pénurie grave ».
« Nos médecins sont globalement satisfaits », détaille le Dr Guyot, « même s’il y a pu y avoir l’une ou l’autre soirée jugée plus intense, si on a abandonné - pour raison budgétaire - le chauffeur ‘réserviste’ qui est mobilisable le w-e, et si certains n’apprécient pas de venir dormir au poste. Mais c’est aussi cette capacité de logement qui permet d’attirer chez nous des assistants - peut-être de futurs associés… - n’habitant pas par ici. Quant à la population, elle n’est pas perturbée par l’évolution du système. Elle a simplement continué à appeler le 1733, comme depuis des années. Le service est en adéquation avec les besoins. »
Les PMG de Libramont, Bastogne, Bièvre, Marche et Dinant tournent le soir du lundi au jeudi jusque 23 h. Puis Marche et Dinant restent ouverts d’office jusqu’à 8h le lendemain, de même qu’un seul des trois autres postes, en alternance. « Avec une partie des postes d’un même réseau fermés en nuit noire, nous sommes une sorte de laboratoire, en semaine, de ce que le Fédéral voudrait mettre en place, le week-end », commente Christian Guyot.
La solidarité qui était le maître-mot de départ est-elle au rendez-vous ? Les MG sous pression sont-ils soulagés ? « On tend à une récurrence équivalente pour tout le monde, avec grosso modo le même total d’heures à assurer. On arrive par exemple à 8,8 gardes de semaine par MG par an à Bastogne contre 3,6 à Marche, avec, respectivement, 54 et 45 heures de prestations. Les MG des zones en difficulté sont certes un peu plus sollicités, sur des périodes plus courtes, mais il y a un réel progrès par rapport à leur situation antérieure », développe le président.
Faute de subsides fédéraux, PMG-LD s’est lancé dans l’aventure de l’ouverture en semaine grâce à un financement mixte, émanant de la Province et des communes. Il s’opère par le truchement de l’intercommunale Vivalia. Les pouvoirs locaux ont prévu quelque 250.000 euros sur un an et demi, les communes contribuant au prorata de l’usage que leurs habitants font du service. Malheureusement, le financement ne court que jusque fin d’année. Les généralistes devront négocier sa poursuite, à moins que d’ici là la chanson n’ait changé au Fédéral…