29e journée mondiale des sourds : encore très peu de médecins pratiquent la langue de signes.

La journée mondiale des sourds se tient durant toute la journée de samedi à Dampremy (Charleroi). Une des conférences de la journée traite de la littératie dans le domaine des soins de santé ."Enormément de personnes sourdes sortent de chez leurs médecins sans avoir tout à fait compris ce dont elles souffraient. Ce n'est pas normal", a affirmé Vanessa Picron, chargée de communication pour la Fédération francophone des sourds de Belgique, précisant par ailleurs qu'il y avait en Belgique francophone très peu de médecins pratiquant la langue de signes.

La 29e édition de cette journée mondiale des sourds s'articule plus particulièrement autour de la thématique suivante:  "Une société où toutes les personnes sourdes peuvent signer partout et à tout moment". Cette dernière est directement en lien avec une revendication centrale de la Fédération francophone des sourds de Belgique, celle d'une société belge beaucoup plus inclusive et participative pour les personnes sourdes alors que la reconnaissance officielle de la Langue des signes de Belgique francophone date d'il y a 20 ans.

Cinq conférences sont au programme de la journée avec l'objectif pour chacune de celles-ci de donner un maximum d'informations à la communauté sourde, a indiqué Vanessa Picron. Une de ces conférences traite notamment de la littératie dans le domaine des soins de santé et des difficultés pour y parvenir.

"Enormément de personnes sourdes sortent de chez leurs médecins sans avoir tout à fait compris ce dont elles souffraient. Ce n'est pas normal", a affirmé Vanessa Picron, précisant par ailleurs qu'il y avait en Belgique francophone très peu de médecins pratiquant la langue de signes.

D'ici peu, un site internet dédié à la santé devrait d'ailleurs être mis en ligne à destination de la communauté sourde. Il poursuit l'objectif d'être accessible pour l'ensemble de la communauté sourde combinant textes et capsules vidéos en langue des signes.

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Derniers commentaires

  • Francois Planchon

    27 septembre 2023

    On pourrait se demander pourquoi une communication par écrit (avec un smartphone, il est possible de dicter un texte qui s'écrit très rapidement, puis de l'envoyer si il contient des instructions importantes) n'est pas une option à utiliser pour communiquer avec une personne sourde...
    La raison est surprenante : il y a un très fort pourcentage (80% en France !) de personnes sourdes illettrées...
    La raison est consternante : les choix de méthodes d'apprentissage par l'instruction publique ne sont pas adaptées aux personnes sourdes !
    N'ayons pas peur des mots : ne pas avoir investi dans les moyens nécessaires pour leur alphabétisation est inacceptable, et doit sans tarder être mis en place
    C'est une solidarité qui ne devrait même pas être débattue au 21 ème siècle, dans une démocratie...
    +/- 8,9% de la population présente des problèmes de surdité. A cause de cette forte proportion d'analphabétisation, ils ont tendance à rester entre eux ou dans leur milieu familial, dans des circuits sociaux clos, avec un taux d'emploi très faible ou discret : leur peu de visibilité sociale empêche le reste de la population de se rendre compte de leur nombre réel, et les marginalise encore plus.

    Apprendre le langage des signes correctement demande un investissement "temps" qui paraît disproportionné, eu égard au nombre de personnes sourdes perçues dans la population, ce qui limite dans les faits cet apprentissage aux personnes motivées par leur entourage direct.
    La langue des signes, comme toute langue, doit être régulièrement pratiquée pour ne pas s'oublier !
    On tourne en rond, c'est un cercle vicieux !

    LA priorité politique devrait donc être l'inclusion des personnes sourdes dans l'enseignement pour que plus une seule ne soit illettrée...
    Une meilleure intégration par l'alphabétisation se soldera par l'acquisition de compétences professionnelles, moins d'isolation sociale, et plus de motivation dans la société pour apprendre la langue des signes.
    C'est par leur alphabétisation que leur intégration, leur visibilité sociale accrue, motivera l'apprentissage de la langue des signes dans la population... pour briser le cercle vicieux des exclusions.
    Avis personnel bien entendu.