La start-up belge Skinetix est occupée à développer des vêtements de sport intelligents pour un entraînement et une rééducation axés sur les données, indique mercredi la Vrije Universiteit Brussel (VUB), qui a créé cette spin-off en collaboration avec le centre de nanotechnologie Imec, basé à Louvain. L'objectif est de permettre aux sportifs d'optimiser leurs performances ou de récupérer plus rapidement après une blessure.
La plateforme de données Skinetix permet de collecter les données des capteurs placés dans un pantalon de sport et qui enregistrent en détail les mouvements et l'activité musculaire. Ces données sont ensuite intégrées dans un modèle biomécanique d'IA personnalisé. On obtient ainsi des informations sur la qualité du mouvement, la condition musculaire et la fatigue, et l'on peut alors adapter les programmes d'entraînement et de rééducation.
En sus des douleurs physiques, les blessures s'accompagnent aussi de revers financiers, rappelle Skinetix. Pour les cinq principales compétitions de l'UEFA, l'Union européenne de football, les coûts liés aux blessures s'élèvent à plus de 700 millions d'euros par saison. Près de la moitié de ces coûts sont générés par des lésions des ischiojambiers, un ensemble de trois muscles situé à l'arrière de la cuisse. Ce type de blessure est généralement causé par une déchirure au niveau de l'un de ces trois muscles, ce qui entraîne un déséquilibre et une sursollicitation des autres muscles.
La plateforme aidera l'équipe médicale en assurant un suivi individuel et méticuleux des muscles de l'ischiojambier. En cas de blessure, elle indiquera durant l'entraînement quel muscle est soumis à quelles tensions, et elle informera également sur l'équilibre musculaire et le niveau de fatigue.
Pour mettre au point son produit, la spin-off travaille en étroite collaboration avec la fédération belge d'athlétisme et plusieurs grands clubs de football belges, avec lesquels elle teste pour l'instant un prototype du pantalon.
Skinetix prévoit de commercialiser son produit en 2026, en visant dans un premier temps les compétitions internationales de football. Ensuite, les concepteurs prévoient de s'étendre au football américain, à l'athlétisme, au basket et au baseball pour atteindre un marché potentiel de 1,5 milliard d'euros et de plus de 250.000 sportifs professionnels.