Ce 12 juin, la Ligue des Usagers des Services de Santé a appelé à faire bouger les lignes politiques en matière de santé et d’inclusion. Elle publie un mémorandum complet et pertinent à destination des futurs élus. « La bonne santé c’est plus que l’absence de maladie » déclare en ouverture la directrice Micky Fierens. La LUSS souhaite ainsi que les communes et les provinces s’investissent davantage dans tous les aspects de la santé de leurs habitants : environnement, accès au logement, accès à la mobilité, accès à l’information. Ces grandes lignes sont le fruit de plusieurs réunions de concertation de patients, dans une démarche participative et proactive.
Plusieurs intervenants soulignent que « l’accès à l’information est le premier accès aux droits » et plaident pour une formation adéquate du personnel communal. Une marche pour l'accès aux soins est d'ailleurs prévue dans plusieurs villes du 6 au 13 octobre.
Le retard francophone
Si la régionalisation de la prévention et des soins de première ligne semble avoir été marquée par un retard du côté de Bruxelles et de la Wallonie, et si la question de la refédéralisation des soins est relancée, la LUSS plaide pour un plan communal de santé. Elle souligne la nécessité d’avoir une vision transversale de la santé, touchant à chaque aspect de l’organisation de la commune.
La LUSS invite à s’inspirer du projet-pilote carolo lancé en 2008 « Charleroi Ville-Santé » dans le sillage de la charte d’OTTAWA de l’OMS de 1986.
Impliquer aussi les soignants
L’APEPA a présenté ses propositions axées sur les troubles autistiques, le handicap intellectuel et le polyhandicap. Sont pointés du doigt le manque de formation des soignants, en particulier dans la façon de communiquer aux porteurs de handicap. Une campagne de sensibilisation est prévue d’ici la fin de l’année à destination des médecins généralistes.
L’inadéquation des outils de mesure du handicap cristallise également les frustrations : trop standardisés ou trop simplifiés, ils ne correspondent pas aux difficultés rencontrées au quotidien.
Enfin est abordé le sujet du consentement, dont l’éclairage varie « de la petite loupiote au phare », et qui concerne l’adhésion au traitement, l’inscription à la plateforme e-health ou encore la participation à une étude clinique. L’accent doit être mis sur la formation des soignants, « le patient ne se rend pas toujours compte qu’il a donné son consentement et pourquoi il l’a donné ».
La publication des données de santé sur le réseau pourrait également motiver le patient à donner son consentement « Le patient donne son accord puis ne voit rien dans son dossier quand il se connecte, c’est frustrant ! ».
A ce titre, la LUSS participera à la troisième édition de la semaine e-santé de la région bruxelloise avec un atelier prévu le 20 juin.
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