"Il y a un glissement progressif vers moins de respect des gestes barrières, mais pas de basculement total", constate vendredi dans Le Soir le psychologue de la santé Olivier Luminet, qui dirige une étude menée depuis début avril sur le suivi de ces gestes barrières par un même échantillon de population.
L'équipe de psychologues de l'UCLouvain qui sonde les 1.570 participants minimum, notamment via leurs partenaires du Soir et de Sudpresse, conclut à une adhésion moins forte de la population vis-à-vis des règles sanitaires, surtout en ce qui concerne la limitation des contacts et la distance physique. S'ils sont également moins suivis au fil du temps, le port du masque et le lavage des mains se maintiennent à des niveaux élevés.
"Ceci témoigne probablement du besoin naturel qu'ont les individus à socialiser avec les autres, dans le cadre d'interactions réelles et face à face ainsi qu'aux modifications des règles en vigueur liées aux interactions sociales autorisées", estime le rapport.
"Globalement, deux tiers environ (60 %) des répondants continuent de faire attention, que ce soit totalement ou modérément. Ce chiffre reste très impressionnant: qui aurait pu imaginer il y a un an qu'on puisse massivement adopter ces comportements contre-nature ? C'est intéressant de noter en outre que les gens s'adaptent aux conditions épidémiologiques, puisque l'adhésion était plus élevée dans les moments de crise", commente encore M. Luminet.