En France, la médecine générale estime subir une chasse aux sorcières en matière d’arrêts maladie, avec contrôle de la pertinence des certificats et/ou monitoring des confrères hors moyennes. Comment gère-t-on la problématique, chez nous? Même si sa vocation ne sera (en théorie) pas répressive, un référentiel de durées standard pour 8 pathologies se construit doucettement.
En fin d’été, en évoquant les dépenses en incapacité de travail et les congés maladies abusifs, la ministre française de la Santé a lâché une allusion sur «ces prescripteurs qui ne sont pas les payeurs». Protestation immédiate du syndicat MG France: les MG qui voient défiler dans leur cabinet les victimes de l’âpreté croissante du monde du travail sont «excédés par ce chapeau qu'on leur fait systématiquement porter pour ne pas avoir à questionner les causes profondes des difficultés (…)» de la population.
On sait que, de ce côté-ci de la frontière, Maggie De Block s’emploie à remettre le pied des malades de longue durée à l’étrier professionnel avec ses trajets de réintégration. Mais existe-t-il une politique de contrôle de ceux qui leur délivrent les certificats? Et des référentiels comme ceux de la HAS française, qui déclinent les durées types d’absence qu’occasionne telle ou telle pathologie, selon la nature du boulot exercé?
Il s’en prépare, de fait. A la demande de Maggie De Block, une étude sur des «fourchettes» de durées d’IT conseillées pour 8 grandes pathologies est en cours, cornaquée par le Collège national de médecine d’assurance sociale en matière d’incapacité de travail.
Medi-Sphere a interviewé le Pr Philippe Mairiaux, président dudit Collège. Il énumère les pathologies sélectionnées, promet l’implication des médecins de terrain (dont l’avis sur les durées optimales sera sollicité d’ici fin 2018) et explique que, dans l’esprit de son équipe, les durées standardisées doivent guider, pas contraindre, les prescripteurs.
A lire dans l’édition Medi-Sphere 609 ce jeudi 26 octobre dans les boîtes aux lettres.