Le Ministre des Affaires sociales et de la Santé publique, Frank Vandenbroucke, représenté par sa porte parole Sandrine Daoud, a mis en avant son initiative "New Deal" pour la médecine générale lors de l'événement "Charleroi se bouge pour la santé". Ce programme, présenté comme une solution innovante, vise à transformer l'approche actuelle de la médecine générale en Belgique.
La représentante du ministre y a annoncé que des solutions gratuites ont été mises en place pour répondre aux nombreuses questions des médecins quant à cette nouvelle convention. "Les généralistes font aujourd'hui du très bon travail, mais il leur manque le temps nécessaire pour pouvoir investir dans la prévention et le suivi proactif de leurs patients. Le modèle actuel de financement à la prestation ne leur donne pas suffisamment la possibilité de le faire. Le financement mixte du New Deal et le soutien de leur pratique par des infirmières apportent une réponse à ce besoin", précise Frank Vandenbroucke.
Les généralistes peuvent opter pour le New Deal sur base volontaire et cela dans un premier temps jusqu'au 7 janvier 2024. Toutes les informations sur l’inscription sont à retrouver sur le site web du Collège de Médecine Générale (CMG).
Et pour celles et ceux qui envisagent d’entrer dans cette nouvelle convention, mais qui ont encore des questions, le gouvernement a mis des outils gratuits en place, dans le but de leur apporter toutes les réponses.
Premièrement, l’INAMI a créé un outil de simulation financière, qui existe en français et en néerlandais, pour permettre aux médecins de se faire une idée, en fonction de leur patientèle, de la situation financière que le New Deal leur apporterait.
Ensuite, pour toute question pratique, juridique ou financière, des conventions ont été conclues avec le CMG et Domus Medica dans le but d'informer, accompagner et soutenir les médecins généralistes individuels et les pratiques de médecine générale dans leur passage au nouveau modèle d'organisation et de financement. Un budget d’un peu moins de 200.000€ a été prévu pour cela.
Rappelons que le système de financement du New Deal se caractérise par un modèle mixte à trois facettes :
(1) Premièrement, le médecin généraliste sera rémunéré par un montant à la capitation pour chaque patient avec qui il a une relation de traitement régulière.
(2) Deuxièmement, il recevra un montant par consultation, par visite à domicile, par prestation technique, etc.
(3) Enfin, troisièmement, il sera soutenu au moyen d’un financement par primes.
Le revenu reste identique, mais sa structure est différente. Grâce au financement à la capitation, le revenu du médecin devient plus stable. Ce financement lui donne plus de possibilités de déléguer des tâches, de bien organiser le cabinet, de veiller à un suivi intermédiaire du patient, d'être disponible pour des conseils par téléphone et pour la concertation multidisciplinaire, de collaborer avec d'autres prestataires de soins, de consacrer du temps à des problèmes plus complexes de certains patients, etc.
Frank Vandenbroucke investit 23 millions dans le New Deal. De plus le ministre des Affaires Sociales et de la Santé investit un budget de 16,5 millions d'euros qui est disponible pour soutenir tous les cabinets de médecins généralistes du pays, y compris les médecins généralistes qui ne souscrivent pas (encore) au New Deal précise t- il dans son communiqué.
Derniers commentaires
Charles KARIGER
05 décembre 2023Un triple bémol : les primes ! Elles ne sont intéressantes que pour des Confrères traitant un (très) grand nombre de Patients. Une sorte de prime à la « productivité » (=?) donc. De plus rien n’en assure ni la pérennité ni la constance : 2024, 1000 dossiers ; mais… 2025 ? 1250 dossiers ? etc ? Enfin quel droit à une pension de retraite ouvrent-elles ? Probablement aucun !
N’empêche que tout cela est gage de progrès vers un système de santé intégré, global, accessible, transversal, continu, holistique, circulaire et durable.