Le profil-type du manifestant anti-mesures Covid: non vacciné et sans étiquette politique

Une majorité des personnes qui ont pris part aux manifestations contre les mesures sanitaires à Bruxelles en janvier ne s'identifient à aucun parti politique, ressort-il d'une enquête menée par l'Université d'Anvers. En outre, seules 16% d'entre elles se sont fait vacciner.

Les chercheurs du groupe de recherche anversois M²P se sont penchés sur deux manifestations contre les mesures Covid à Bruxelles: la marche du 9 janvier aux cris de "liberté", qui avait rassemblé 5.000 participants, et la manifestation "européenne" du 23 janvier, laquelle avait drainé 50.000 participants. Au total, 223 personnes ont été interrogées dans le cadre de ces travaux.

Le point qui cristallise le plus de critiques, selon les chercheurs, c'est le Covid Safe Ticket (CST). Ce certificat atteste d'une vaccination, d'une guérison ou d'un dépistage négatif au coronavirus, donnant accès à certaines activités, notamment culturelles et dans l'horeca. Pour 45% des sondés, il s'agit du principal motif de leur participation aux manifestations. La quasi-totalité de l'échantillon (94,6%) se dit ainsi "fortement en désaccord" avec cette mesure. La vaccination obligatoire pour le personnel soignant (91,4 % contre) et les masques buccaux pour les enfants (88,7 % contre) complètent le trio de tête des motifs de désaccord.

D'après les statistiques récoltées, seuls 16,4% des répondants se sont fait vacciner. Et quasiment tous se montrent sévères à l'égard de la politique de vaccination belge: 94,6 % d'entre eux estiment qu'il y a trop de pression pour se faire vacciner, tandis que 88,7% désapprouvent l'injonction selon laquelle le vaccin est le meilleur moyen de sortir de la crise.

Sur le plan politique, une majorité des participants (58,7%) disent ne s'identifier à aucun parti. Quant aux autres, ils sont plutôt attirés par les extrêmes: Vlaams Belang (12,1%) et PVDA/PTB (9,4%).

Par ailleurs, quelque 53,3 % des manifestants n'ont aucune confiance envers le gouvernement fédéral. Les médias traditionnels sont également malmenés, puisque 64 % des répondants ne leur accordent visiblement aucune crédibilité. Les manifestants disent tirer leurs informations relatives au Covid principalement auprès de médias alternatifs (en ligne) (79,7%) ou via les réseaux sociaux (68%). En outre, 94% des personnes interrogées ajoutent avoir été délibérément présentées sous un mauvais jour par les médias grand public.

La suspicion à l'égard des experts est cependant moins radicale: 23,2% des répondants affirment ne pas faire confiance du tout aux experts. Les autres sondés reconnaissent l'importance des points de vue scientifiques.

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