Les pharmaciens ne pourront finalement pas administrer le vaccin contre la grippe à partir du 1er octobre, indique mercredi soir le cabinet du ministre de la Santé Frank Vandenbroucke, confirmant une information de VRT NWS. Le report est dû à une deuxième lecture, au Parlement fédéral, de la loi instituant cette mesure qu'a demandée le Vlaams Belang.
Une députée du parti d'extrême droite flamand a en effet introduit une telle requête devant la commission de la Santé de la Chambre pour protester contre la volonté du ministre de faire approuver la loi par le biais d'une procédure accélérée. Le texte génère en outre une discrimination, estime-t-elle. La loi ne pourra dès lors être officiellement approuvée que jeudi prochain.
L’ABSyM salue le report du droit de vaccination par le pharmacien
Le syndicat des médecins se réjouit ce jeudi après midi, dans un communiqué, le report du droit de vaccination par le pharmacien dans les officines. Pour l'ABSyM, c’est tout de même le médecin généraliste le mieux placé pour déterminer si son patient relève d’un groupe à risque et a intérêt à être vacciné. "Pour nous, il est clair que la vaccination antigrippale doit se concentrer sur ceux qui en ont besoin, et ce, pour des raisons tant sanitaires que financières."
En outre, c’est aussi le médecin généraliste qui connaît le mieux son patient et qui a l’occasion d’examiner son patient pour voir s’il n’y a pas une contre-indication à la vaccination et peut-être aussi diagnostiquer une pathologie silencieuse chez ces patients âgés. Par ailleurs, pour encore plus d’efficacité, l’ABSyM plaide également pour que le MG puisse commander et se faire livrer les vaccins plutôt que de passer par la pharmacie.
Une loi à l’encontre de la loi qualité
Pour l’ABSyM, autoriser le pharmacien à vacciner toute personne qui entre dans sa pharmacie contre la grippe entraînerait une diminution de la qualité des soins et va à l’encontre de la loi sur la qualité des soins.
"Ce n’est pas acceptable dans un pays comme la Belgique d’accepter de voir se dégrader la qualité des soins à cause d’une mauvaise décision. Si l’on vote une loi qui va à l’encontre de la qualité des soins, cela pourrait faire jurisprudence. Les soignants seraient-ils alors encore tenus d’agir pour la qualité des soins ? " se demande le syndicat
Pas le timing idéal
Enfin, si le Conseil supérieur de la Santé autorise la vaccination Covid-19/grippe concomitante, il ne la conseille pas. Aucune étude ne prouve qu’il y a un intérêt à cette double vaccination concomitante. Pour l’ABSyM, le plus urgent est de vacciner maintenant les patients contre le Covid-19. Quant à la grippe, il est plus judicieux d’attendre encore quelques semaines afin que la vaccination intervienne dans le meilleur timing pour être efficace.
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