Les trajets de réintégration de malades de longue durée peu efficaces (Cour des Comptes)

Les trajets de réintégration sur le marché du travail des malades de longue durée élaborés fin 2016 n'ont qu'une efficacité limitée, selon une analyse publiée jeudi par la Cour des Comptes.

En effet, au rythme actuel des réintégrations, il est "peu probable que ces trajets contribuent fondamentalement aux retours sur le marché du travail et à la limitation du nombre de personnes en invalidité", selon l'instance de contrôle.

Afin de réduire le nombre de malades de longue durée, deux types de trajets de réintégration au travail avaient été instaurés fin 2016: un trajet dit "SPF" pour les personnes disposant d'un contrat, et un trajet appelé "Inami" pour les personnes sans contrat.

Malgré la hausse du nombre de trajets de réintégration qui a suivi cette décision, l'efficacité du mécanisme n'est pas au rendez-vous: seuls 2 % du groupe cible sont effectivement atteints, selon la Cour. 

Globalement, le bilan du mécanisme est maigre: deux tiers des personnes qui suivent un trajet ne sont en réalité toujours pas de retour au travail après 21 mois. 

Les trajets SPF génèrent bien un flux légèrement plus élevé vers le marché du travail par rapport aux personnes qui ne suivent pas de trajet, mais aussi beaucoup plus élevé vers le chômage.

En revanche, les trajets Inami génèrent, eux, un flux nettement plus important vers le marché du travail comparativement aux personnes qui ne suivent pas de trajet. 

"Il importe d'entamer rapidement le trajet de réintégration" des travailleurs concernés, plaide la Cour. "Les chances de réintégration diminuent à mesure que le trajet débute tardivement, surtout pour les trajets SPF". 

Par ailleurs, l'âge du travailleur en incapacité de travail est un facteur important. 

En effet, plus son âge est élevé, moins le trajet de réintégration a de chances d'aboutir.

L'étude déplore aussi le fait que la participation à ce genre de trajectoire se fasse sur base volontaire uniquement, ce qui limite son efficacité. 

La Cour dénonce par ailleurs le fait que les pouvoirs publics ne disposent pas des informations les plus élémentaires sur les trajets, qui leur permettraient d'évaluer leur politique. 

"Aucun service public ne sait qui suit un trajet SPF ni leur issue. De son côté, l'Inami ignore les délais dans lesquels les médecins-conseil entament l'accompagnement des personnes en incapacité de travail".

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