Les vaccins, une arme "cruciale" pour contrer la résistance aux médicaments

La résistance aux antimicrobiens, ces substances qui tuent ou ralentissent la croissance des bactéries, virus et autres parasites, est responsable de cinq millions de décès chaque année dans le monde, selon l'Organisation mondiale de la Santé. Sans mesure pour contrer cette résistance, elle pourrait entraîner plus de décès que le cancer d'ici 2050. Pour freiner cette tendance, la vaccination est cruciale, a rappelé lundi l'Institut européen Plotkin de vaccinologie (European Plotkin Institute for Vaccinology ou EPIV).

Les antimicrobiens - comme les antibiotiques, les antiviraux, les antifongiques et les antiparasitaires - sont des médicaments utilisés pour prévenir et traiter les infect ions chez les êtres humains, les animaux et les végétaux. La résistance aux antimicrobiens (RAM) survient lorsque les bactéries, les virus, les champignons et les parasites ne réagissent plus aux médicaments. Les infections deviennent alors de plus en plus difficiles, voire impossibles, à traiter.

Outre le fait de réduire l'usage à tout-va des antimicrobiens, la vaccination constitue un levier de choix pour agir préventivement. Comme les vaccins préviennent les infections (les pneumonies ou les méningites à pneumocoque, par exemple), ils ralentissent l'émergence d'agents pathogènes pharmacorésistants. De plus, l'immunité collective obtenue par la vaccination freine la circulation des virus, bactéries, etc. résistants au sein de la population, énumère l'Institut.

En Belgique, pour "maximiser l'effet des vaccins", il faut justement augmenter cette couverture vaccinale et renforcer la surveillance épidémiologique en collectant des données au niveau national, plaide l'EPIV. Ces données permettent en effet d'orienter les politiques de santé publique.

À l'ère post-Covid, qui a nourri la méfiance envers les vaccins, et alors que le prochain président américain Donald Trump a nommé un vaccinosceptique notoire, Robert F. Kennedy Jr, à la Santé, informer le grand public est "essentiel", selon le centre de recherche.

La Belgique doit aussi financer des études plus approfondies sur l'impact précis de la RAM pour élaborer des modèles prédictifs, qui permettront d'orienter le développement de futurs vaccins. Enfin, il faut sensibiliser les soignants à une utilisation raisonnée des antibiotiques, conclut l'Institut.

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