Des chercheuses de l'Institut de Duve (UClouvain), à Woluwe-St-Lambert, viennent de découvrir une nouvelle voie pour lutter contre certains cancers des enfants. Il s'agit de cibler les télomères des cellules malignes afin de les faire vieillir rapidement et ainsi les empêcher de se multiplier. Cette découverte est publiée ce mardi en ligne sur le site du journal scientifique «Molecular Cell».
Cette avancée a été réalisée au sein d'un groupe de recherche emmené par la professeure Anabelle Decottignies et spécialisé dans l'étude des télomères, les extrémités des chromosomes.
Dans une cellule normale, plus les télomères s'usent et rétrécissent, plus la cellule vieillit. À l'inverse, dans une cellule cancéreuse, les télomères deviennent incapables de se raccourcir. Résultat: les cellules cancéreuses ne vieillissent pas et se divisent indéfiniment, formant des tumeurs et des métastases.
Chez de nombreux enfants atteints d'un cancer, un mécanisme appelé ALT (Alternative Lenghtening of Telomeres) se met en place et assure la survie des cellules malignes en préservant leurs télomères.
Les chercheuses, qui ont axé leur travail sur ce mécanisme, ont identifié une protéine qui permet aux cellules cancéreuses utilisant ce mécanisme ALT de survivre. Appelée TSPYL5, cette protéine n'est pas indispensable à la survie des cellules saines. En la ciblant, les chercheuses espèrent pouvoir enrayer la progression de certains cancers pédiatriques et ainsi fournir aux jeunes patients une alternative aux chimiothérapies classiques, des traitements lourds qui risquent d'avoir un impact sur leur vie future, comme par exemple des problèmes de fertilité.
Les chercheuses de l'UCLouvain travaillent à présent avec des collègues de la Vrije Universiteit Brussel en vue de mettre au point un produit susceptible de neutraliser la protéine TSPYL5.