Quatre maisons de repos bruxelloises d'ORPEA soumises à de nouvelles inspections (Maron)

De nouvelles inspections vont avoir lieu dans quatre maisons de repos du groupe ORPEA déjà visitées par les services d'inspection de la CoCom l'an dernier. C'est le ministre de la Santé de la Commission communautaire commune Alain Maron (Ecolo) qui l'a annoncé mercredi, dans le contexte de graves faits de maltraitances documentés par la presse dans des maisons de repos de ce groupe en France.

Dans la foulée de ces révélations, le cabinet du ministre écologiste bruxellois a demandé un rapport complet de la situation à l'administration de la CoCom. C'est sur base de ce rapport que le ministre a demandé à l'institution bruxelloise bicommunautaire d'opérer des inspections ciblées d ans quatre institutions d'ORPEA.

Selon le cabinet du ministre, en 2021, sept maisons de repos du groupe ORPEA ont fait l'objet de plaintes. En raison de la nature de celles-ci, des inspections sur place ont été diligentées dans quatre d'entre elles. À la demande d'Alain Maron, sur base du rapport de l'administration, ces quatre institutions vont à nouveau être contrôlées dans les plus brefs délais, en particulier sur les éléments concernant la nutrition, les soins et les normes de personnel. 

"Les plaintes concernent en effet notamment des problèmes avérés au niveau des soins et de l'hygiène, de la nutrition, du manque de personnel, ou encore du manque d'animations et d'encadrement extra-soignant, a précisé le cabinet du ministre bruxellois de la Santé. 

"Les constats étayés par l'enquête menée sur le groupe ORPEA nous invitent à questionner les pratiques en place dans les maisons de repos de ce groupe qui sont présentes sur le territoire de Bruxelles-capitale et qui sont agréées par la Cocom. Et plus largement, ces constats renforcent la conviction du ministre Maron, et du gouvernement bruxellois dans son ensemble, de faire évoluer le secteur des maisons de repos", a commenté le cabinet du ministre, dans un communiqué.

A Bruxelles, 135 maisons de repos - et de soins - sont agréées par la Cocom, soit un peu plus de 15.000 lits. Vingt pour-cent d'entre elles sont gérées par le secteur public - CPAS, 16% par le secteur privé associatif - ASBL et 64% par le secteur privé commercial. Le groupe ORPEA rassemble 21 maisons de repos et une résidence-service.

Pour Alain Maron, "les constats posés par le travail d'investigation de la presse française doivent résonner comme des signaux d'alarme : l'accompagnement des aînés doit évoluer. Il n'est pas acceptable que des pratiques malveillantes s'inscrivent structurellement dans le fonctionnement de certaines institutions... S'il faut fermement condamner les maltraitances inadmissibles qui seraient constatées, nous devons structurellement changer le paradigme de l'accompagnement des personnes âgées. Nous y sommes déjà largement occupés avec l'avant-projet d'ordonnance", a-t-il dit.

Ce texte visant la réorganisation du secteur sera sur la table du gouvernement bruxellois, jeudi, pour un passage en deuxième lecture. Il vise notamment à rééquilibrer l'offre entre les maisons de repos publiques et associatives d'une part, et les maisons de repos commerciales d'autre part, et ce afin d'assurer la liberté de choix des personnes au moment d'opter pour une maison de repos d'un type ou l'autre. 

Ce texte prévoit, pour la première fois, une série de sanctions intermédiaires permettant aux pouvoirs publics de prendre les mesures nécessaires envers les institutions en tort. 

La suite de la réforme, qui fait l'objet de concertations intenses avec les acteurs de terrain, est sur les rails. Les normes d'agréments et d'encadrement seront revues pour assurer un meilleur accompagnement et permettre au personnel d'évoluer dans des conditions plus propices à une approche bienveillante.

Enfin, le développement d'alternatives complémentaires aux maisons de repos est une priorité pour diversifier l'offre en la matière, notamment dans de plus petites structures de vie, a encore expliqué le cabinet du ministre Maron.

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