Une nouvelle politique en matière de garde MG a été présentée le 7 juillet à la profession, qui passe par l’éclosion de réseaux de postes desservant 400.000 habitants. Le 1733 est toujours présent au casting: il fait figure de moyen d'optimaliser la garde mobile. Maggie De Block prédit sa mise en œuvre au niveau fédéral pour début 2018. Manqueraient encore, outre l’harmonisation des pratiques, un terminal d'alerte et des modifications limitées des quatre centres 112 qui serviront de centrales.
La semaine dernière, en commission Santé publique, les parlementaires Catherine Fonck et Benoît Piedboeuf ont interpellé la ministre De Block à propos de l’avancement du 1733. Fin juin, l’annulation d’une réunion au cabinet dédiée au tri téléphonique avait fortement déçu les représentants des cercles wallons, qui regrettent le sur-place du projet (lire par ailleurs sur ce site).
Il y a peu d’éléments réellement neufs sur le 1733 proprement dit dans la réponse ministérielle; il y est une nouvelle fois présenté comme déterminant dans l’organisation et l’optimisation de la garde MG, particulièrement pour les visites nocturnes. Maggie De Block s’est surtout (r)attachée au plan préparé par sa cellule stratégique à la suite de l’audit PMG et présenté en début de mois à la profession (lire par ailleurs sur ce site). «Il y aura une programmation obligée des postes médicaux de garde, à réaliser dans les quatre ans. Ensuite, on créera des réseaux de 400.000 habitants, au mode de fonctionnement uniformisé et reconnaissable par le patient. Un poste médical de garde par réseau devra se trouver dans un hôpital. Vu le peu de patients les nuits de week-ends, on prévoit comme alternatives le 1733 (uniquement pour les visites à domicile) ou l'ouverture d'un seul poste médical de garde par réseau, ou encore l'ouverture de postes de médecins de garde dans les grandes villes, en combinaison avec les deux autres possibilités. Cela reste à discuter avec eux.» La libérale flamande a encore précisé que le financement des PMG serait séparé de celui des cercles. Elle a appelé «les partenaires [à] transmettre leurs commentaires, en vue de la réalisation d'une note en septembre». D’après les informations de Medi-Sphere, une réaction groupée de la médecine générale sur le plan est en chantier.
Pour en revenir au 1733, la ministre a signalé que l'évaluation des projets pilotes n’était pas encore finalisée. «Une harmonisation des pratiques sera nécessaire. Le roll-out du 1733 dépendra de la mise en œuvre d'un terminal d'alerte, permettant l'envoi sécurisé du compte rendu de l'interrogation du préposé de la centrale 1733 vers les postes médicaux de garde et des modifications limitées des centres 112 qui figureront comme centrales 1733 (Arlon, Bruges, Louvain et Mons). La mise en œuvre au niveau fédéral est prévue pour le début de 2018.» L’accouchement est décidément long (en 2013, en sortant son propre plan garde, la ministre précédente, Laurette Onkelinx, avait promis la généralisation du 1733 à tout le pays pour fin 2016) mais l’attente ne serait donc plus que de quelques mois.
Créer des réseaux couvrant 400.000 habitants, voilà qui n’est pas sans rappeler le remodelage attendu du paysage hospitalier, et, en vertu de la nouvelle politique, un PMG par réseau devra se trouver dans un hôpital. La députée cdH Catherine Fonck a émis des réserves sur la perspective de «faire le lien avec les réseaux des hôpitaux. Je vous demande de ne pas uniformiser pour le plaisir et de tenir compte des particularités locales.»
> Une opinion? Une réaction? Le débat continue sur @MediSphereHebdo