Début 2018, on recensait 419 tabacologues francophones, dont 70% sont wallons. Parmi ces 419 professionnels figurent quelque 120 généralistes, situe le Fares, le Fonds des affections respiratoires. Il fait partie de la dizaine de partenaires associés au «Plan wallon anti-tabac 2018-2030» annoncé mardi par Alda Greoli. En 2016, 16.400 consultations de cessation tabagique ont été remboursées, dans le cadre du dispositif de séances longues créé en 2009 mais dont la Flandre s’est écartée l’an passé.
Alda Greoli vient de lancer un plan wallon de prévention et de gestion du tabagisme, tablant sur les actions transversales renforcées d’une dizaine de partenaires: Fares, Fondation contre le cancer, FMM, SSMG, Institut Bordet… Elle transforme leur dotation (globale) de 822.000 €, jusqu’ici facultative et annuelle, en un soutien garanti par des conventions pluriannuelles.
Depuis 2009, huit consultations pour cessation tabagique avec supplément d’honoraire (mais aussi relèvement du remboursement accordé par l’AMI) sont ouvertes au MG, même s’il n’est pas porteur d’un titre additionnel de tabacologue, moyennant le respect d’une durée minimale. Le MG les atteste via des pseudo-codes, concomitamment avec une consultation normale: 740434 (1 ère séance), 740456 (séances suivantes) et 740471 (séances pour femmes enceintes).
Caroline Rasson, du Fares, précise que le nombre de consultations de tabacologie remboursées était, d’après les chiffres de l’Inami, de 16.993 en 2015 et 16.400 en 2016. Un léger tassement qui coïncide sans doute avec l’arrêt des campagnes auprès des femmes enceintes et l’arrivée de la vape, que certains utilisent comme outil de réduction de consommation, avance-t-elle. Il ne doit pas occulter le fait que, depuis 2009, la courbe n’avait pas cessé de monter.
Les Régions ont hérité de la compétence sur le sevrage tabagique. Si jusque fin 2018, l’Inami exploite encore les données chiffrées en la matière pour le compte des Régions bruxelloise et wallonne, ces chiffres ne peuvent désormais plus être comparés globalement avec ceux de la Communauté flamande, signale l’Inami. En effet, la Flandre s’est dotée en 2017 d’un dispositif propre, à points, qui s’écarte du système fédéral à pseudo-codes.
Les fumeurs résidant sur le territoire flamand ont droit chaque année à 4 heures d'accompagnement individuel ou à 12 heures de séances de groupe données par un tabacologue qui doit être inscrit dans un cadastre régional. Les médecins ne sont pas automatiquement assimilés comme tabacologues. Les patients ne s’acquittent que d’un ticket modérateur plafonné (de 0,5 à 7,5€ le ¼ d’heure); les autorités régionales règlent directement les honoraires du professionnel, qui encode ses prestations via un site web. Selon le nombre de 1/4 d’heure prestés, chacun réduisant la «cagnotte à points» du fumeur, cette intervention du gouvernement va de 7,5 à 30€. Le total est de 120€, si les 4 heures annuelles sont atteintes.
Le «vieux» modèle de remboursement majoré des huit séances longues va-t-il être perpétué au sud du pays? Bruxelles et la Région wallonne doivent se positionner d’ici la fin de l’année. D’après le Fares, Bruxelles est en pleine réflexion sur la question, et peu de signaux indiquent des velléités de changement du côté wallon.
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