La Drees (la Direction de la recherche, des études, de l’évaluation et des statistiques, qui dépend du ministère français de la Santé) a sondé en octobre et novembre derniers, via le web ou par téléphone, quelque 1.200 MG. Champs investigués : entre autres leur façon de prendre en charge les patients covid et leur réceptivité (future) à la vaccination.
Qu’ont changé les confrères français à leur organisation logistique, lors de la reprise épidémique de cet automne, pour s’occuper en plus du reste de leur patientèle des suspicions et des cas de covid ? Le plus souvent, d’après l’étude de la Drees, ils reçoivent leurs patients covid+ à leur cabinet. Les visites restent rares. Près de la moitié des participants (46%) ont opté pour l’ouverture de tranches horaires spécifiques. Près de sept sur dix expliquent avoir recours à la téléconsultation pour certains de leurs patients. Ce sont les praticiens de moins de 50 ans et ceux ayant un volume de consultations plus faible qui, proportionnellement, ont plus souvent mis en place de la téléconsultation (y compris d’ailleurs pour suivre des patients non covid).
Déplorent-ils, comme leurs confrères belges le faisaient cet automne, des délais trop longs dans l’obtention des résultats de test ? Quatre sur cinq disent avoir été informés du résultat « en trois jours ou moins, le plus souvent directement via le laboratoire ». Lorsqu’ils ont des patients positifs, deux MG sur trois s’occupent de l’identification de leurs cas contact.
A noter encore qu’outre les patients infectés lors de la 2ère vague, plus d’un MG français sur deux reçoit des patients avec des symptômes persistants plusieurs mois après une infection covid (surtout des troubles respiratoires, de la souffrance psychique et une perte durable de l’odorat et/ou du goût).
¾ de MG favorables a priori à la vaccination
En ce qui concerne cette fois la vaccination, trois MG sur quatre questionnés par la Drees étaient a priori favorables à se faire vacciner - si un vaccin devenait disponible (l’étude, pour mémoire, a été conduite en octobre-novembre). De même, près de huit généralistes sur dix étaient favorables à recommander ce vaccin à leurs patients.
Les autres sont, d’après la Drees, plus souvent des MG « préoccupés par la sécurité des futurs vaccins, (…) n’ayant pas confiance dans le ministère chargé de la santé pour s’assurer de la sécurité des vaccins ou qui, en temps normal, hésitent à suivre les recommandations vaccinales pour leurs patients à risque », notamment pour les patients chroniques adultes et les 65 ans ou plus. Au final, près de la moitié des médecins sont confiants dans la sécurité qu’offrent des vaccins contre la covid-19, même développés dans l’urgence.
L’acceptation forte de ces produits était moins fréquente chez les femmes médecins (40%, contre 58% chez leurs confrères), ainsi que chez les MG plus jeunes (44% chez les moins de 50 ans, contre 50% chez les 50-59 ans et 57% passé 60 ans).
Ce coup de sonde chez nos voisins fait partie d’une enquête internationale conduite également en octobre et en novembre 2020 auprès de 414 MG de Belgique francophone et de 1.055 infirmières du Québec (qui peuvent prescrire des vaccins). Les résultats sont proches de ceux observés en France, commente la Drees, avec 24% des généralistes belges (et 31% des infirmières québécoises) se montrant hésitants ou réticents a priori.