Institution phare dans la dispensation de la formation médicale continue (FMC) aux MG francophones, la SSMG se positionne sur la note de révision de l’accréditation soumise par l’Inami à la médico-mut fin octobre. Le Dr Quentin Mary, son président, y pointe du bon, du moins bon et du ‘à éclaircir’. La société savante a déjà pris des initiatives, de son propre chef, pour aider les MG à rehausser la qualité de leur travail.

On navigue, avec ce sujet, entre aspects relevant de la défense professionnelle et du scientifique. « La SSMG n’est pas présente en médico-mut. Néanmoins, elle a contribué à la réflexion sur l’accréditation, e.a. via la participation d’éminents cadres à certains groupes de travail (comme les Drs Bruwier et Van der Schueren, au GDA et au CNPQ) » contextualise le Dr Mary. « Mais nous n’avions que des retours partiels sur les impulsions que l’administration allait donner. Nous disposons, à présent, d’une vision plus globale. »

« La SSMG apprécie d’être invitée à contribuer à la priorisation des thèmes et objectifs (personnels et de santé publique) que les MG devront glisser dans leur plan de formation », commente le président. Un rôle de consultance à partager ? « Bien sûr. Nous sommes ouverts à entendre aussi les avis des universités, par exemple. Elles et nous avons nos spécificités de formation, mais aussi des complémentarités. »

Quentin Mary pointe ce que la SSMG entreprenait déjà, spontanément, bien avant la note, et qu’elle souhaite poursuivre : conseiller les pouvoirs publics sur les besoins concrets des MG, aider ceux-ci à décrypter leurs feedbacks, classifier - et concrétiser- les thématiques de formation à mettre en tête de liste, e.a. en se basant sur des critères « PGA » (soit la prévalence de la maladie, sa gravité et la capacité d’action du MG en la matière, histoire d’apporter un bagage utile au plus grand nombre et au quotidien). « La SSMG y intègre de plus en plus de considérations sociétales, avec, par exemple, un accent mis sur les rapports santé-environnement et le rôle que le MG peut endosser sur ce plan. »

La SSMG déclare se réjouir d’être pressentie comme ‘partenaire privilégié et fournisseur fixe de FMC’. Faut-il y voir des ambitions - disons - monopolistiques dans le paysage de la FMC? « La SSMG ne vise aucune exclusivité. Mais si l’Inami nous accorde sa confiance, nous sommes candidats à l’épauler en réalisant nous-mêmes les contrôles de qualité exigés, fidèles à notre souci d’exemplarité des FMC scientifiques offertes aux MG. »

La question des résultats attendus des médecins dans l’accréditation 2.0 à l’aune d’objectifs atteints ou non inquiète la profession, d’autant que cela conditionnerait une partie de la rémunération. « Je suis d’accord avec ce que les syndicats ont exprimé dans vos colonnes : attention aux risques de pénalisation financière de certains en fonction de la réceptivité de leur patientèle à leurs efforts qualité. On le savait, le choix des indicateurs de performance et la façon de les mesurer seront des étapes délicates... »

Sait-on quelle importance relative aurait à l’avenir cette ‘récompense de l’efficience’ par rapport au paiement forfaitaire (outre la part de revenus découlant des actes) ? « Non, ce n’est pas précisé dans la note », indique Quentin Mary. Il rappelle que la réforme va encore donner lieu à des discussions et clarifications « où, j’espère, tous les bancs de la médecine générale, scientifique, universitaire, syndical et des cercles, en concertation, auront voix au chapitre pour éviter qu’on impose des choses ubuesques aux MG », et qu’elle débutera par une phase test.

Parmi les clarifications à décrocher trône celle sur le côté obligatoire de l’accréditation, « qui taraude davantage le banc syndical. La SSMG comprend et soutient les demandes d’éclaircissements. Elle reste interpellée, perplexe, devant ce discours particulier des autorités : créer une accréditation obligatoire mais sans effet sur l’accès à la nomenclature des médecins, accrédités ou non. »

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