Mardi, devant la commission Santé du parlement wallon, Alda Greoli a détaillé la politique qu’elle entend mener comme ministre régionale de la Santé et ses axes prioritaires. Par exemple, se concentrer sur la première ligne de soins. Soutenir l’installation et la pratique des MG, notamment via «un projet pilote en cours d'élaboration sur la création de binômes médecins-infirmiers».
Après avoir évoqué l’assurance autonomie, qu’elle veut concrétiser «avec un décret qui fera son parcours sur l'année 2018», la ministre cdH a annoncé qu’elle œuvrerait à la sortie d’un plan d'action «en vue de l'élaboration d'une réelle politique de prévention et de promotion». Chantier suivant qu’elle cite, un «secteur essentiel en matière de santé», la première ligne de soins. Et de redire que son prédécesseur avait pris toute une série d'initiatives qu’elle va poursuivre, parmi lesquelles la lutte contre la pénurie de MG dans quasiment un quart des communes wallonnes.
«La manière dont nous pouvons aider à l'installation des médecins généralistes partout sur le territoire est importante.» Il y a Impulseo, poursuit Alda Greoli, «mais aussi la nouvelle alliance (…) entre les infirmiers et les médecins généralistes. Dans ce cadre-là, les discussions avec le Fédéral, y compris sur la délégation des tâches, jouent un rôle important de notre côté. Ce qu’il est important de faire, c'est préparer l'intensification du tandem médecin-infirmier.»
Et les quotas?
Le socialiste Nicolas Martin a interrogé la ministre de tutelle sur sa position dans le débat houleux des quotas Inami et de la politique fédérale en la matière (lire par ailleurs Le parlement francophones bruxellois a activé une motion en conflit d'intérêt https://www.medi-sphere.be/fr/actualites/cocof-activeert-belangenconflict-tegen-riziv-quota.html). Il signale être resté pantois en entendant le MR Jacques Brocthi «au Parlement de la Fédération Wallonie-Bruxelles, la semaine dernière (…) littéralement nier la problématique de la raréfaction du nombre de médecins généralistes ou spécialistes».
La réponse d’Alda Greoli trahit un certain agacement, pas tant vis-à-vis la question que vis-à-vis du prisme communautaire par lequel on considère toujours le dossier du contingentement, regrette-t-elle, en prévenant que cela fait partie des sujets sur lesquels elle fait des «colères politiques».
D’après elle, Maggie De Block «est elle-même parfois un peu coincée par son partenaire N-VA qui veut absolument en faire un dossier communautaire». Or, «il s’agit ici de la qualité des soins de première ligne à l’ensemble d’une population». Pour la ministre Greoli, les quotas 60-40 dans les numéros Inami [entre Nord et Sud, ndlr] «n’ont aucun sens au regard des besoins de la population».
La Communauté française, dit-elle, a pris une responsabilité en organisant un examen d’entrée, perfectible certes, mais qui s’est tenu. Il lui en reste une, celle des sous-quotas [la ventilation entre MG et MS, ndlr]. «Je rappelle qu’il y a un problème de médecine générale et que nous sommes responsables des sous-quotas.»
Et en ce qui la concerne à la Région, quelles responsabilités à prendre? «Les responsabilités Impulseo, Assisteo, le financement de l'installation des maisons médicales, avancer dans le dialogue avec le Fédéral sur la répartition des tâches…», énumère-t-elle. «Il n'est pas possible que nous soyons quasiment le dernier pays où les infirmiers n'ont pas des tâches déléguées suffisantes.»