Alda Greoli sur Masanté: les réseaux régionaux «gardent leurs responsabilités»

Des initiatives telles le Réseau santé wallon sont-elles solubles dans le portail «Masanté»? C’est là l’axe premier de l’interpellation que réservait ce mardi, en commission de la Santé, Marie-Françoise Nicaise à Alda Greoli. La députée libérale s’inquiétait de l’éventuelle complexification, pour le patient, de l’accès à ses données, de par la coexistence de l’outil fédéral et du réseau régional.

La ministre wallonne a rappelé que Masanté  ( Le "Personal Health Viewer" ) était un portail «qui techniquement, ne sert que de voie d'accès vers d'autres sites». Et d’expliciter qu’en lançant une requête, le patient est redirigé vers le site soit de sa mutuelle, soit de son hub et coffre-fort, ou encore de l'association de patients dont il fait partie. Elle insiste: «ces sites restent donc, et c'est important de le mentionner, les sources authentiques des données et gardent également leurs responsabilités à l'égard de leurs données propres ».

Pas de disparition en vue…

En l’occurrence, le Réseau santé wallon (RSW) permet et facilite le fonctionnement du portail fédéral, via leur interconnexion. «De ce fait, [il] garde bien son rôle de hub et de coffre-fort et continue donc à fonctionner», clarifie la ministre cdH, «et ce avec l'autonomie dont il dispose notamment dans le cadre de la liberté thérapeutique englobant la façon dont les médecins organisent leurs activités professionnelles».

Le RSW est comme vous le savez une initiative du corps médical, née sous l’aile de la Fratem. Il y a une grosse année, cette asbl de médecins s’était ouvertement alarmée des velléités des autorités fédérales de tutelle de rassembler les données dans un dossier santé géré au niveau national (Lire aussi  «La centralisation des données patients, non merci!»)

Ce n’est pas la première fois qu’Alda Greoli exprime clairement ne pas être preneuse de pareille centralisation. Mardi, elle a retapé sur le clou: "on relie, mais on ne fusionne pas". Si le portail fédéral a été lancé, cela veut dire, précise-t-elle, «que les responsables des données, à savoir les professionnels de santé et autres acteurs de la santé, et ce compris en Wallonie, permettront l'interconnexion entre le portail et leurs sites respectifs ».

Accéder, mais pas seul

La ministre a également évoqué des demandes (ou réflexions) pendantes du «Comité de concertation des utilisateurs de la plateforme eHealth», où siègent des représentants des acteurs de soins wallons. Fin 2017, a-t-elle rappelé, ce comité a réclamé qu'un cadre soit établi comprenant la consultation du dossier en présence d'un prestataire, la notion d'exception thérapeutique, le respect de la volonté du patient de ne pas être informé ainsi que l'accès aux tiers.

Elle s’est arrêtée sur la question du délai entre la présence d'une information et la possibilité de la consulter, «l'objectif étant d'offrir la possibilité [au patient] de trouver un prestataire endéans ce délai qui puisse [l’] accompagner dans la consultation de son dossier». Et de citer, pressenti pour ce rôle, le généraliste.

Toujours au chapitre de l’accès du patient à ses données, rappelons qu’il est possible pour un médecin inscrit au RSW de rendre visibles les sumehrs qu’il produit. La manœuvre à effectuer se fait au départ de son espace privé de professionnel sur le site du RSW. Il peut choisir, dans la partie «gestion de paramètres», entre trois options : «non» (donc: ne pas permettre la lecture), «oui immédiatement» et «oui après un délai de 30 jours».

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