Brexit: ravage chez le personnel infirmier britannique, inquiétude chez les médecins

Depuis la décision du Brexit, en juin 2016, le nombre d’infirmiers originaires d’autres pays de l’UE venant en Grande-Bretagne a chuté de 90%. La semaine dernière, lors de son assemblée générale, la British Medical Association (BMA) s’est montrée tout sauf positive au sujet du Brexit qui est à présent imminent et devrait être effectif d’ici environ neuf mois.

Selon les chiffres du Nursing and Midwifery Council (NMC), quelque 35.000 infirmiers originaires de l’UE sont actuellement enregistrés au sein du National Health Service (NHS), le système de santé publique britannique. «Ce nombre ne cesse de diminuer et nous savons que des centaines d’emplois sont déjà vacants aujourd’hui.» «En mars 2019, lorsque le Brexit deviendra réalité, la situation sera encore beaucoup plus grave.»

Lors de l'assemblée générale de la BMA, les médecins ont fait front en faveur d’une proposition pour un nouveau référendum sur le Brexit. «Il est regrettable que le gouvernement de Theresa May ne soit absolument pas préparé et ignore les conséquences du Brexit sur la santé et les soins de santé», a déploré le Dr William Sapwell, qui avait introduit la proposition acceptée.

Applaudissements

Les applaudissements nourris du public, composé de médecins, lors de propos anti-Brexit similaires, n’ont échappé à personne.  Par ailleurs, Jeremy Hunt, le ministre britannique de la Santé publique, a récemment exigé à plusieurs reprises que les médecins et infirmiers originaires de l’UE reçoivent, après le Brexit, des «garanties dures comme fer pour leurs permis de séjour et de travail permanents».

Mais la Première ministre May, redoutant apparemment une révolte au sein de son propre parti, refuse obstinément d’octroyer ces garanties futures et concrètes aux travailleurs de la santé issus de l’UE.

Le fait que la BMA, en sa qualité de principale et plus influente association professionnelle de médecins au Royaume-Uni, appelle ouvertement à un revirement dramatique de la stratégie du Brexit et du référendum qui lui est associé prouve, selon les observateurs, à quel point le climat est troublé au Royaume-Uni. Déjà avant le référendum de juin 2016, la BMA avait mis en garde publiquement et avec force contre les conséquences du Brexit pour le NHS. Mais ces avertissements avaient toujours été rejetés et taxés d’incohérents par les opposants à l’UE.

Un sondage récent montrerait que 92% des ressortissants de l’UE se sentent incertains quant à leur avenir en Grande-Bretagne. Un citoyen européen sur deux envisagerait de quitter le pays, affirme le groupe de défense d'intérêts «the 3 million». Ce groupe défend les droits de près de 3,6 millions de ressortissants de l’UE qui vivent et travaillent au Royaume-Uni.

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