La réforme de la nomenclature avance lentement.  Celle de la médecine générale n’est pas encore à l’ordre du jour mais l’ABSyM a établi des propositions concrètes à l’attention du groupe de travail chargé du dossier.
Après plusieurs mois de travail et de consultation, l’ABSyM dit avoir très bien avancé sur la réforme de la nomenclature en médecine générale : « La réflexion porte sur la consultation complexe ou longue. Différents aspects rallongent les consultations aujourd'hui. Nous devons aussi tenir compte des grandes différences entre deux patients ou du temps de consultation qui peut varier entre les médecins. Il est donc impossible de définir des critères pour ce type de consultation. La liste des situations où une consultation peut être considérée comme complexe ou longue est difficile à établir.

La prescription électronique, l'eDMG et l’encodage structuré (SOAP et POMR) et codé (CISP, ICD ou SNOMED) sont devenus obligatoires. Cet encodage augmente la durée de l’acte intellectuel qui mériterait de ce fait une revalorisation de son honoraire. La complexité de certains contacts entre le médecin et le patient allongent la durée de l’acte intellectuel (premier contact avec un patient, patient complexe, handicapé, bilan internistique, gériatrique...). Ceci devrait faire l’objet d’une rémunération supplémentaire. 
L’ABSyM plaide plutôt pour une revalorisation uniforme de l’acte intellectuel du généraliste comme celle qu’elle vient d’obtenir dans l’accord 2022-2023.  La complexité et la durée de certains actes intellectuels étant compensée par la simplicité et la rapidité d’autres actes intellectuels.» explique le Dr David Simon, généraliste et administrateur de l’ABSyM. 

Quelques exceptions 

Consultation multidisciplinaire : Ce dernier rappelle aussi que par exemple “la consultation multidisciplinaire qui sera le plus grand défi de la médecine générale des 10 prochaines années va nécessiter des rencontres entre les différents professionnels de soins qui va demander une rémunération horaire. On ne veut donc pas d’un financement transversal enfermé dans une enveloppe commune à toutes les professions de soins de santé. Cela conduirait à des conflits entre les différents professionnels.”  Une rémunération horaire doit être fixée pour chaque profession de soins de santé. Lorsqu’une réunion multidisciplinaire doit être organisée, l’ABSyM propose que l’honoraire de l’acte intellectuel du généraliste soit triplé. 

L’atout des diplômes complémentaires : des généralistes ont un diplôme inter-universitaire en nutrition ou alimentation santé ( ou d’autres diplômes universitaires ou inter-universitaires qui allongent une consultation). L’honoraire devrait représenter le double de celui de la consultation. Les généralistes titulaires qui ouvrent le droit à une pratique dont la durée des contacts est exceptionnellement longue devraient eux aussi bénéficier de cet avantage.

Consultation en Santé mentale : ce type de contact présente une durée exceptionnellement longue, il doit faire l’objet d’un honoraire représentant le double de celui de la consultation.
Patient en fin de vie :  étant donné sa durée exceptionnellement longue, elle aussi doit faire l’objet d’un honoraire représentant le double de celui de la visite à domicile. 

Des forfaits oui, mais pas aux dépens des actes !
Enfin, l’ABSyM se veut très claire : “Il est exclu que toute majoration des forfaits ou création de forfaits soient financées par une diminution de la valeur de l’honoraire de l’acte intellectuel ou par la suppression de son indexation. » Cette réforme devrait donc nécessiter l'ajout d’un budget supplémentaire à l’enveloppe actuelle des honoraires médicaux. Mais où trouver l’argent ? « Il peut être trouvé dans l’augmentation de la norme de croissance. »