Covid-19: le GBO/Cartel vote contre un projet de Vandenbroucke sur la rémunération de la vaccination

Le ministre Vandenbroucke a préparé un projet d’arrêté royal qui prévoit une indemnité de 15,5 € pour les médecins, infirmiers et pharmaciens qui administrent le vaccin Covid. Les pharmaciens pourraient en outre percevoir une indemnité forfaitaire de 3,22 € pour la préparation des vaccins, et, le cas échéant, leur délivrance dans l’officine ou leur livraison aux infirmiers ou aux médecins.
Le Comité de l’assurance Soins de santé de l’INAMI a été sollicité pour avis sur ce projet et les représentants du Cartel (et donc du GBO) ont voté contre. 

Pour le GBO/Cartel, sur la forme, il est déplorable qu’une consultation écrite ait été organisée pour une question aussi importante dans un délai si court (la consultation courrait du lundi 18 soir à ce lundi 25) et, de surcroît, pendant une des périodes de vacances où un très grand nombre d’acteurs sont absents en raison du « pont » du 21 juillet. "Un si court délai pour répondre à une question aussi fondamentale n’est pas acceptable." s'insurge le syndicat dans un courrier envoyé à tous les membres du Comité de l'assurance.

Sur le fond, les conditions de vaccination ont fondamentalement changé depuis le début de la pandémie : "nous sommes passés d’une vaccination de masse urgente à une vaccination de rappel périodique. Le projet du Ministre s’inscrit donc en contre-courant de l’évolution sanitaire, puisqu’il reproduit à l’identique le schéma construit en situation d’urgence critique."

Vu la situation actuellement de plus en plus endémique, la prise en charge optimale de la vaccination contre la Covid-19 situe cette vaccination dans le schéma classique des vaccinations saisonnières, à l’image de celle de l’influenza à laquelle – tant pour des raisons sanitaires qu’économiques – elle pourrait être associée l’automne prochain dans le cadre régulier du suivi du patient par son médecin traitant.

Par ailleurs, le GBO/Cartel estime qu’une vaccination optimale dans un contexte de routine (c’est-à-dire en dehors d’une urgence sanitaire) devrait toujours être effectuée dans le cadre d’une consultation ou d’une visite en médecine générale ou par les infirmiers/infirmières à domicile.

Enfin, ce texte traduit à tout le moins une méconnaissance des conditions de travail des médecins généralistes, sinon une désinvolture voire un mépris à leur égard.

En effet :

  • Aucun soutien logistique supplémentaire n’est prévu malgré la lourdeur du processus (se procurer les doses auprès des pharmaciens) ;
  • Si le médecin généraliste veut vacciner à l’occasion d’une consultation ou d’une visite programmée, le patient devra payer une contribution personnelle (ticket modérateur) alors qu’il n’a rien à payer s’il se fait vacciner chez le pharmacien : il y a donc discrimination et concurrence déloyale au détriment des généralistes.

Dans sa forme actuelle, ce texte risque à nouveau de démotiver un grand nombre de médecins généralistes.

Lire aussi: La nouvelle campagne wallonne de vaccination contre le Covid-19 débutera le 5 septembre

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Derniers commentaires

  • Marie-Louise ALLEN

    28 juillet 2022

    une désinvolture voire un mépris à leur égard: cela fait 51 ans , presque 52, que je pratique la médecine générale. Cela fait au moins 40 ans (grève en 80...) que je constate ce profond mépris du politique qui veut asservir le médecin, en particulier le généraliste. Cette fois, on croit arriver à un sommet, mais qui sait les capacités, fondées sur l'incompétence dans le domaine!, de la créativité des politiques????