Covid: Renoncement de soins plus important chez les spécialistes que chez les généralistes (Etude)

Une étude de l’UCLouvain et de la KU Leuven, menée pendant le premier confinement, montre que les patients ont plus renoncé aux soins chez les spécialistes (54,1%). Le renoncement aux soins chez les généralistes est près de 2 fois moins important (21,6%).
Que sait-on des soins de santé non satisfaits durant la pandémie et des conséquences sur l’état de santé de la population en Belgique ? Une enquête dévoilée dans « le numéro de Regards économiques » s’appuie sur les données de l’enquête sur l’Utilisation des Soins (US3R) menée en collaboration par l’UCLouvain et la KU Leuven durant la première vague de la COVID-19 en mai et juin 2020 sur un échantillon de 3,164 personnes vivant en Belgique. 

Soins : 75,2% des répondants rapportent avoir renoncé à des soins médicaux dont les rendez-vous avaient été pris avant le confinement. Principalement chez des spécialistes (54,1%). Parmi les patients ayant dû renoncer à ce type de soins, 43% disent avoir dû renoncer à plus d’un rendez-vous. Le renoncement aux soins chez les généralistes est près de 2 fois moins important (21,6%). Le taux plus faible de renoncements à des soins généralistes pourrait être notamment dû au fait que des rendez-vous médicaux avec des généralistes ont pu avoir lieu en personne, par téléphone ou en vidéoconférence
Téléconsultation : 25% des répondants ont eu une consultation durant le confinement pour un problème de santé autre que des symptômes liés à la COVID-19. Lors des consultations en personne, la grande majorité des répondants (91,3%) estime que le médecin a passé suffisamment de temps avec eux et rapportent que la consultation a été aussi satisfaisante qu’avant le confinement (79,9%). Concernant les consultations à distance, elles se sont majoritairement faites par téléphone (90,41%). Par ailleurs, 55,7% des personnes estiment que la téléconsultation a été moins satisfaisante qu’une consultation en personne .

Examens médicaux : 44,7% des répondants rapportent avoir renoncé à un ou plusieurs examens médicaux, notamment des examens d’imagerie médicale (35%), des prises de sang (26%), des tests de dépistage (18%) et d’autres types d’examens non précisés (21%). 
Annulations ou reports de rendez-vous médicaux par les hôpitaux : Ils représentent 55,7% des raisons du renoncement à des soins spécialistes, 37,8% des soins généralistes, 34,3% des soins dentaires et 27,9% des soins paramédicaux. Les personnes rapportent que leurs rendez-vous médicaux ont été plus souvent complètement annulés sans être reportés sauf dans le cas des soins généralistes où le taux de consultations postposées est de 26,3% contre 11,5% pour les consultations complètement annulées. « Ainsi, il est à craindre que ces besoins de soins non satisfaits durant le confinement ne soient pas systématiquement rattrapés quand le rendez-vous n’a pas été postposé à une date que le patient connaît » précise l’enquête. 
Peur du covid : Parmi les raisons avancées pour expliquer leur choix d’annuler l’examen, une personne sur 3 rapporte qu’elle a eu peur d’attraper le coronavirus en allant se faire soigner (33,1%) et environ une personne sur trois qu’elle craignait d’encombrer les services de soins (30,7%), les autres raisons incluent la peur de transmettre le coronavirus, et le choix d’attendre de voir si leur état de santé s’améliorait de lui-même. 
Aggravation de l’état de santé : Le plus inquiétant ? Les personnes en très mauvaise santé ont renoncé 8 fois plus à des soins que les personnes en très bonne santé. Parmi les personnes qui ont dû renoncer à des soins durant le confinement, 20,9% rapportent que leur santé s’est détériorée ou se détériorera «assez fortement» voire «très fortement»...
La Wallonie et Bruxelles plus touchées : Une personne habitant à Bruxelles ou en Wallonie a 1,4 fois plus de chance de renoncer à ses soins qu’une personne résidant en Flandre. « Le renoncement aux soins durant le confinement aura probablement accentué les inégalités régionales d’accès aux soins » précise l’enquête. L’annulation, le report et le renoncement aux soins montrent le degré d’incapacité du système à maintenir ses fonctions essentielles et à répondre à tous les besoins de santé de la population. La demande de soins de santé liée au traitement de certaines maladies telles que le cancer, les maladies cardiaques et le diabète pour lesquelles un traitement est retardé pourra entraîner une réduction substantielle de la qualité de vie et une augmentation des risques de mortalité («soins essentiels»)....

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