Vendredi dernier, le Conseil des ministres a approuvé la loi dispositions diverses sur proposition de la ministre Maggie De Block. La ministre pose ainsi les bases de la réforme hospitalière et lève les doutes émis par certains sur sa capacité à passer aux actes.
"La programmation et le financement sont mes deux armes et je les utiliserai", glissait-elle encore récemment. On sait maintenant comment elle entend réformer la programmation. Elle entend l’objectiver en se basant sur des preuves scientifiques concernant l’offre de soins. Dans ce cadre, elle songe aussi bien à du matériel d’études du KCE, aux universités qu’à des groupes de consultance. Elle pourrait aussi s’appuyer sur la littérature internationale.
Outre une plus grande objectivité, De Block aspire aussi à une plus grande transparence du processus de programmation.
Et elle entend déjà tester ces objectifs par exemple pour redessiner le paysage de la radiothérapie. (Lire aussi Les satellites de radiothérapie vont-ils disparaître?).
Aussi une volonté d’apaiser
La ministre brandit ses armes qui deviennent de plus en plus précises, mais elle tente aussi d’apaiser les esprits. Ainsi, elle entend revaloriser le modèle de concertation. Grâce à une plus grande sécurité juridique, en rebondissant plus vite sur la balle, donc lorsque des accords doivent être transposés en textes de loi. Mais aussi en suivant mieux le budget. Le conflit autour de l’index avec les syndicats médicaux l’automne dernier n’y est bien sûr pas étranger.
De Block essaie ainsi de manœuvrer subtilement en créant un climat où elle impose à la fois ses idées et où elle est ouverte maintenant que le moment de la vérité a sonné.
La connaissance, c’est le pouvoir
Enfin, une dernière arme nécessaire pour mener une bonne politique est de disposer de données précises et mises à jour. La ministre ne sait que trop bien que les données avec lesquelles elle doit travailler aujourd’hui doivent parcourir un trop long chemin. Ici, elle dépend en grande partie des mutuelles, mais celles-ci se sont engagées dans le Pacte qu’elle a conclu avec elles le 28 novembre 2016 à accélérer ce processus d’information.
A terme, la plateforme de données 'New Attest' de l’Agence Intermutualiste devrait faciliter les choses, avec également une plus grande automatisation et une modernisation de ce processus de l’information dans lequel l’Inami pourra aussi jouer un rôle.