Les deux coupoles, flamande et francophone, regroupant les mouvements de femmes de Belgique ont salué la sortie prochaine de l'interruption volontaire de grossesse (IVG) du code pénal, mais regretté les maigres avancées contenues dans la proposition de loi de la majorité pour faire évoluer les conditions d'accès à l'IVG.
«Les femmes qui hésitent face à une grossesse inattendue prennent le temps de réfléchir et n'ont pas besoin que le législateur leur dise pendant combien de temps», ont-elles indiqué, alors que la majorité touche peu ou prou au délai de réflexion minimal de six jours préalable à toute IVG.
Elles regrettent également que soit conservée, dans l'obligation d'informer, la possibilité de recourir à une adoption, jugée hors sujet.
«Les femmes ne sont pas des ventres, mais des sujets à part entière qui ont le droit de décider d'être mères ou pas, quand et avec qui», soulignent Sylvie Lausberg, présidente du Conseil des Femmes Francophones de Belgique, et Magda De Meyer, son homologue au Vrouwenraad.
Les associations féminines estiment par ailleurs que l'IVG devrait être autorisée sur demande de la femme enceinte jusqu'à la 18e semaine de grossesse. Pour les grossesses entre 12 et 18 semaines, l'intervention devrait avoir lieu dans un hôpital avec des équipes formées.
En moyenne, les femmes belges interrompent leur grossesse vers la 7e semaine, rappellent les deux coupoles. Les demandes au-delà de 12 semaines concernent des femmes confrontées à d'énormes difficultés, que l'arrivée d'un enfant ne ferait qu'aggraver. Le législateur ne prévoit pas cette extension, même pas pour les femmes victimes de viol ou de violence, regrettent les deux coupoles.
Enfin, prévoir des peines de prison pour une femme qui aurait dépassé la limite de 12 semaines est «totalement inacceptable», dénoncent les associations.