Voici un mois, nous vous tenions déjà informés qu’il existait de fortes tensions sur le dossier Doktr/ Proximus au sein de la Médicomut. Lundi, lors de la réunion entre les différents acteurs de la Médicomut, le Cartel/GBO a évoqué un e-mail de Doktr à ses clients qui mentionne ce qui suit : « Cela fait maintenant presque un an que Proximus a lancé Doktr. Nous avons maintenant décidé de lancer une nouvelle société, Doktr SA. Cette société restera sous le contrôle majoritaire de Proximus, soutenu par la Mutualité chrétienne et Solidaris. »
La teneur de courrier dévoilé lors la Médicomut relève pour le Cartel/GBO du "conflit d'intérêts". "Nous demandons donc aux parties autour de la table qui ont des liens avec Doktr de ne plus participer aux négociations sur l'accord de Doktr ou rompre leurs liens avec Doktr s'ils souhaitent poursuivre les négociations."
Pas de dérive commerciale
Le GBO/Cartel « continuera d’être hyper attentif à ce que la médecine ne puisse jamais faire l’objet d’une dérive commerciale telle que le pratique Doktr aujourd’hui. »
Alors qu’une nouvelle réglementation (temporaire) pour les téléconsultations entrera vraisemblablement en vigueur le 1er août 2022 (l’arrêté royal doit encore être publié), pour lui, « il est incompréhensible que des membres importants de la médico-mut (les Mutuelles chrétiennes, Solidaris et Domus Medica/AADM) négocient ces conditions d’application des nouveaux codes de téléconsultation, tout en s’associant avec un partenaire commercial (Doktr proposé par Proximus), sachant que le modèle économique de Doktr implique la commercialisation des téléconsultations. C’est ce qu’on appelle un conflit d’intérêts, quand vous êtes à la fois régulateur et partie prenante régulée ».
Il poursuit : « Le GBO/Cartel a soulevé ce point avec insistance lors de la médico-mut de ce lundi 27 juin 2022, mais ni les Mutuelles chrétiennes, ni Solidaris, ni Domus Medica/AADM ne se sont sentis concernés. Il n’y a pas de conflit d’intérêts, ont-ils dit. A noter que les Mutualités libres ne rejoignent pas les deux autres OA sur cette question. Le fait que ce soient précisément ces partenaires qui s’adressent souvent aux médecins de manière moralisatrice rend la situation d’autant plus amère. Cela va à l’opposé de ce que le GBO/Cartel prône (et les mutuelles aussi d’ailleurs!), à savoir la promotion d’une couverture maximale en Dossier Médical Global (chaque citoyen devrait avoir son DMG chez un MG). L’argument invoqué par les OA que cette démarche vise à augmenter l’accessibilité au MG est fallacieux. »
Il y a un vrai problème d’accessibilité à la médecine générale « mais ce n’est pas cela qui va le résoudre » conclut Paul de Munck, président du GBO.
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Le débat ne portait pas sur #Doktr de @proximus mais sur les conditions qui auraient pu permettre au modèle de @DoktrBe de pouvoir être validé par un remboursement @INAMI_RIZIV . La réponse a été NON pour ce modèle pour Doktr et tout autre similaire. Les conflits, y en partout !
— Gilbert Bejjani (@drbejj) June 28, 2022
Le paradoxe: Mutuelles chrétiennes et socialistes collaborent avec Doktr au nom de l'accessibilité aux soins, or les consultations via ce serveur ne seront pas remboursées, à charge du patient donc. Accessibilité à deux vitesses promue par les parangons de la médecine gratuite!
— jacques de Toeuf (@j_detoeuf) June 28, 2022
Oui en effet. Parce que nous, médecins, sommes à ce stade pas d’accord avec ce type de pratique
— Gilbert Bejjani (@drbejj) June 29, 2022
Je rappelle cependant que le soutien actuel pour l’accessibilité des MG fait que la majorité des MG sont conventionnés par choix mais il y reste encore des zones, populations à couvrir