Le rapport sur l'emploi du temps des médecins généralistes vient d'être publié par le SPF Santé publique. Il examine la manière dont les généralistes consacrent leur temps et vivent leur travail. L'enquête évalue aussi leur vision de l'avenir. Elle a été réalisée à la demande du ministre de la Santé publique Frank Vandenbroucke et de la Commission de planification - offre médicale du SPF Santé publique, en vue de la fixation du quota de médecins généralistes pour 2029. Près de 3000 médecins généralistes ont participé à l'enquête dont 1146 l’ont complétée intégralement.
Le principal objectif de l’étude est d’évaluer correctement ce qu’est un équivalent temps plein pour un médecin. L’impact de l’épidémie de Covid-19 et la perception de la charge de travail ont également été abordés dans le questionnaire. Pour la Santé publique, les résultats complètent les outils existants de la Commission de planification - offre médicale et permettent de développer de futures hypothèses à appliquer au modèle de planification pour fixer les quotas de médecins généralistes pour 2029. Enfin, l'étude identifie également des différences géographiques.
Premiers résultats
Les premières conclusions de l'étude révèlent que :
- la charge de travail actuelle est plus élevée que souhaitée
- le médecin généraliste consacre un quart de son temps à des tâches connexes
- l’emploi du temps du médecin généraliste varie selon les régions
- la pandémie de Covid-19 a un impact durable
- les médecins généralistes vont s'organiser autrement
Les médecins généralistes souhaitent travailler moins d'heures. La moitié des médecins généralistes déclarent que la semaine de travail idéale est de 38 à 40 heures, mais les heures de travail réelles sont plus élevées, en particulier chez les médecins d’un âge plus élevé. Trois quarts des médecins généralistes ressentent la charge de travail comme importante à très importante. La plupart des médecins généralistes pensent que leur charge de travail dépend de la quantité de médecins généralistes dans la région (bien que cela ne soit pas exact précise le SPF Santé publique).
Près de la moitié des médecins généralistes s’attend à une augmentation de la charge de travail. La grande majorité (80 %) attend ces changements à courte échéance, c’est-à-dire entre 0 et 5 ans.
Si près d’un cinquième des médecins généralistes a cessé d’accueillir de nouveaux patients, ils sont encore 58 % à accepter de nouveaux patients s’ils réunissent des conditions spécifiques.
Les médecins généralistes consacrent trois quarts de leur temps aux patients ou à des tâches qui leur sont directement liées. Ils consacrent donc un quart de leur temps à d'autres tâches médicales et non médicales telles que remplir les dossiers des patients, s'occuper de l'administration financière et lire la littérature médicale.
La durée moyenne de chaque type d’interaction entre le médecin généraliste et le patient présente des différences. Ainsi, les médecins généralistes accordent en moyenne 38 minutes à une visite à domicile, tandis qu’une consultation dure en moyenne 21 minutes et une téléconsultation seulement 10 minutes.
Les interactions avec les patients sont plus longues à Bruxelles et en Wallonie qu'en Flandre. Les médecins bruxellois ont moins de gardes, semblent organisés différemment et sont plus souvent confrontés à des problèmes linguistiques lors des consultations.
Le nombre de téléconsultations a fortement augmenté en raison de la pandémie, ce qui a également alourdi la charge administrative. Enfin, la structure organisationnelle des médecins généralistes évolue vers la pratique de groupe. Près d’un tiers des médecins généralistes déclare vouloir changer de type de lieu de travail. 40 % des médecins généralistes actifs dans un cabinet individuel veulent changer de lieu de travail, et 27 % des médecins généralistes actifs dans un cabinet de groupe ne comptent que des médecins généralistes. Selon l'enquête le lieu de travail le plus populaire pour un changement est le cabinet de groupe (avec uniquement des médecins généralistes ou multidisciplinaire).
"Il est crucial que nous examinions comment améliorer durablement l'organisation de la médecine générale (...) Cela permettra, d'une part, une meilleure qualité et une plus grande accessibilité des soins et, d'autre part, davantage de satisfaction professionnelle pour les médecins", a conclu le ministre Frank Vandenbroucke.