France: une pétition vise les 5 millions de signatures de patients

Impliquer les patients qui fréquentent les cabinets de médecine générale, attirer l’attention de la grande presse et, partant, celle de la classe politique afin de la convaincre qu’il est plus que temps de mieux (re)connaitre et d’aider les MG. Voilà la stratégie qu’a amorcée le syndicat MG France juste avant la Noël.

Ce dernier fait observer que la profession de MG traitant «est très mal connue des pouvoirs publics et des parlementaires», tout comme les efforts consentis - en particulier en cette période pandémique - pour préserver l’accès des patients à un système de santé fragilisé. Méconnaissance dont découlent des décisions «inappropriées, inutiles ou inefficaces». D’où son initiative: prendre à témoin les 800.000 patients que voient par jour les médecins traitants.

Première étape: ouvrir le dialogue avec les patients. La campagne s’appuie e.a. sur des affiches (figurant dans un kit téléchargeable) pour la salle d’attente et une feuille de pétition. Chaque MG pourra inviter sa patientèle à signer cette protestation, puis faire remonter le total vers le syndicat. «Si chaque MG fait signer 100 patients, c’est 5 millions de signatures qui pourraient être recueillies», ambitionne-t-il, en tablant sur le fait que l’action sera scrutée par presse et autorités.

Ce que réclame MG France? Les moyens d’exercer. Il évoque l’attractivité du métier jamais renforcée malgré ses suppliques, les effectifs en perdition jusqu’en 2030, la pénurie qui a gagné les villes, les soins de proximité menacés, la nécessité de rendre du temps médical à des MG accaparés par la paperasse. Pour lui, remplir des dossiers, passer des coups de fil pour orienter les gens… ce sont des tâches «qui pourraient être déléguées sous la supervision du médecin traitant». En pratique, la pétition suggère que tout généraliste qui le demande puisse disposer d’un(e) assistant(e) médical(e). Seulement voilà. «Ce n’est pas avec une consultation à 25€ qu’ils peuvent le faire ! Il convient donc que leur modèle économique le permette, ou que l’assurance maladie finance directement ce poste.»

Suit une dernière pique envers les décideurs: «qui, au-delà des parlementaires, peut imaginer que l’infirmier, le kiné ou le pharmacien peut remplacer un médecin traitant? Qui, au-delà des élus locaux, peut croire qu’en obligeant les MG à s’installer, on va favoriser le choix de ce métier par les jeunes?»

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