Le MG montois David Bouillon a mis en service début 2018 un motor-home transformé en cabinet de consultation. Il se rend chez qui l’appelle via un 0800 spécifique, en ciblant prioritairement les sans-abris, les publics précarisés, les aînés isolés. Quelques mois de fonctionnement lui ont permis, dit-il, de mettre le doigt sur «des choses qui ne vont pas». Il ira, dit-il, les exposer début juillet à la cellule stratégique du Premier ministre.
«A commencer par un défaut de continuité des soins par la médecine générale après 23h. J’ai l’exemple récent d’une dame de 84 ans, qui avait 20 de tension. Quand elle a appelé le 1733 un samedi peu avant minuit, elle s’est entendu répondre qu’on lui envoyait une ambulance. Comme pour des raisons personnelles, elle ne voulait pas être emmenée à l’hôpital, l’ambulance est repartie comme elle est venue.» Pour le MG, «ce sont des frais énormes pour sa petite pension, ça coûte cher aussi à la collectivité et, vu l’absence de médecin dans l’ambulance, elle n’a au final pas reçu de soins.»
Depuis 2013, un cercle peut s’organiser en nuit profonde avec les hôpitaux pour assurer les demandes de soins non programmés (*). Dans certaines régions, par le prisme du 1733, les MG n’assurent plus que des interventions limitées à un certain nombre de circonstances (résidents de MRS, patients palliatifs, constats de décès…) ; dans d’autres, le tri est moins limitatif.
Toujours est-il que, pour sa part, le Dr Bouillon regrette que «la population soit insuffisamment informée du fait que le MG peut ne plus se déplacer». Les écarts observables d’un endroit à l’autre «créent un manque d’uniformité dans le traitement réservé aux citoyens en quête de soins». Il répète aussi que, «pour des personnes âgées isolées et non motorisées, il n’y a pas que l’accès au MG qui pose question. Il y a l’impossibilité de se déplacer jusqu’à la pharmacie de garde.»
David Bouillon a reçu du cabinet Greoli un accord de subside pour son ‘cabinet roulant d’intervention’. Lui rêve toujours d’en voir d’autres se créer un peu partout en Wallonie, «en bonne intelligence avec le 112 et les cercles».
(*) AR du 30/7/2013, MB 22/8/2013, qui autorise les cercles à descendre à 1 MG mobilisé par 300.000 habitants passé 23h et à choisir, en nuit profonde, de partager la permanence des soins avec des confrères «de même compétence» – dont des urgentistes.
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Pierre ZAEYTYDT
28 juin 2018la médecine curative ambulatoire n est elle pas interdite?