La prestigieuse revue médicale britannique The Lancet a sanctionné à son tour le chirurgien italien Paolo Macchiarini, tombé en disgrâce après des opérations ratées de greffe de trachée.
«Nous retirons deux articles de Paolo Macchiarini et co-auteurs après avoir reçu des demandes en ce sens», a indiqué The Lancet.
La demande est venue de l'ancien employeur du Dr Macchiarini, l'Institut Karolinska de Stockholm, qui l'avait licencié en 2016, et qui a conclu à des fraudes.
Le chirurgien italien avait opéré huit personnes entre 2011 et 2014, dont trois à l'hôpital de l'Institut Karolinska à Stockholm, dont est issu le comité qui remet le prix Nobel de médecine.
Parmi ces patients, sept sont morts depuis, et la trace du huitième, un Russe, a été perdue.
Le Dr Macchiarini avait publié dans The Lancet en novembre 2011 un article pour expliquer sa méthode chirurgicale et vanter ses résultats positifs. Et en mars 2012, il avait cosigné un passage en revue des techniques d'organes artificiels, dont la trachée.
L'enquête interne de l'institut de recherche suédois a abouti à des conclusions sévères.
«Les recherches ont été menées sans fondement suffisant avec des données précliniques, et l'article présente ses données d'une manière indûment positive et sans regard critique. Les conclusions cliniques présentées ne sont pas soutenues par les données à la source», a résumé le président de l'Institut Karolinska, Ole Petter Ottersen, cité par The Lancet. Paolo Macchiarini avait choisi une technique controversée consistant à cultiver une trachée plastique «colonisée» par des cellules souches du patient.
Une équipe française a choisi une autre technique: transformer par «l'ingénierie tissulaire» des aortes en trachées. En mai, elle avait présenté des résultats prometteurs sur des patients opérés entre 2009 et 2017, dans la revue américaine JAMA.