L’Observatoire de la Santé et du Social de Bruxelles vient d’éditer une cartographie affinée des MG de la capitale. Maintenant que l’heure est à la définition de la meilleure prévention des pénuries rampantes, Michel De Volder, le président de la FAMGB, espère continuer à cogiter sur le sujet avec la Cocom, pour «dégager des solutions cohérentes». Il pointe, entre autres, de l’accompagnement juridico-administratif à la création de pratique de groupe.
La FAMGB, la Fédération des associations de MG de Bruxelles, est satisfaite d’avoir été associée sur divers plans aux travaux des autorités de tutelle (lire par ailleurs «Bruxelles a besoin de 486 MG en plus d’ici 2027»), pour du croisement de données par exemple, ou encore pour réunir et sonder une cinquantaine de jeunes confrères sur leur perception des premiers constats chiffrés de densité, leurs inquiétudes, leurs suggestions… Un climat constructif, rapporte le Dr De Volder.
Les solutions, dit-il, restent à écrire. «Oui, elles tournent autour d’Impulseo, mais pas uniquement. Ce n’est pas juste la prime qui influence le choix d’installation. Ici, bien d’autres critères jouent : la mobilité, la sécurité… L’immobilier, également. Beaucoup de jeunes conçoivent l’exercice en groupe. Mais se pose alors la question de l’immeuble adéquat. C’est très cher, pas si évident à trouver, notamment dans certains des quartiers où ça coince…»
Par ailleurs, pour le Dr De Volder, du ‘parrainage’ d’installation serait bienvenu. «Les jeunes MG sont peu préparés à fonder une pratique de groupe. A 27-28 ans, sans rien connaître en gestion, ils se retrouvent confrontés au fait de monter une société. Il y a assurément un encadrement juridico-administratif à imaginer, pour les aider à passer ce cap.»
La FAMGB a aussi capté 5 sur 5 une demande exprimée par la relève MG: être épaulée par des confrères plus âgés implantés localement, qui pourraient faire profiter les arrivants de leurs conseils, leur connaissance du terrain, leur réseau d’intervenants. «On a envie de dire aux MG en fin de carrière: ‘passez le témoin plutôt que d’arrêter votre cabinet’. C’est un travail à effectuer au niveau du cercle, ça, que de stimuler le passage de flambeau.»
Efforts de visibilité
La FAMGB poursuit par ailleurs ses efforts pour promouvoir la disponibilité, l’accessibilité et la visibilité de la profession à la capitale. «A Bruxelles, on connaît les hôpitaux. La médecine générale, moins. Une partie de la population, pour des raisons socioculturelles, ne sait pas, en fait, ce qu’est un MG. Des hôpitaux nous disent recevoir des gens aux urgences qui déclarent ne pas avoir de médecin traitant et ne pas en trouver à proximité. Un travail est en cours pour affiner notre propre data base et rendre sa consultation plus intuitive. Data base qui permet de localiser les MG, de préciser s’ils sont solo, en groupe, conventionnés ou pas, de donner leurs horaires, les langues dans lesquelles ils exercent, etc. L’idée est de la proposer aux hôpitaux, sans doute à la rentrée de septembre. Puis, après résolution des bugs de jeunesse, de la mettre à disposition des pharmaciens, et enfin, du public.»
Un autre fer au feu à la FAMGB suit cette même logique de promotion de la visibilité des MG: le projet «continuité du 02/201 22 22» [le numéro de la Garde bruxelloise, ndlr], que Michel De Volder espère voir aboutir d’ici fin 2018. «On voudrait que cette ligne réponde aux appels de journée de semaine, pour indiquer aux gens ce qui existe, quel(s) généraliste(s) peuvent répondre à leur demande. Avec des pratiques de groupe comme en veulent les jeunes, on peut arriver à une disponibilité élargie. On peut assumer des plages horaires plus vastes, parce qu’on s’organise ensemble, en relais, en se partageant le travail, pour mieux servir la patientèle de Bruxelles.»
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