Un fonctionnement futur du 1733 24 heures/24, 7 jours /7, n’est pas synonyme d’ouverture des postes de garde en nine-to-five. Guy Delrée, président du Fag, apporte son éclairage sur ce qui s’est débattu, oralement, en task force. Pendant les heures normales de pratique, la continuité des soins et la permanence d'accès aux soins sont assurées via le médecin traitant du patient (ou son remplaçant).
Le MG waremmien Johan Sterkendries a récemment lancé un cri d’alarme: le «plan d’accords» issus des cogitations de la task force PMG (sorte de canevas illustrant la convention type à passer entre un poste de MG et le service d’urgences d’un hôpital proche) fait allusion à une permanence 24h/24 et 7j/7 pour les soins non programmables. Même conjuguée au futur, cette perspective est là, couchée noir sur blanc, et c’est donc à cette sauce de la disponibilité non-stop au poste que la profession risque d’être mangée si ce n’est par ce gouvernement, le suivant (voir par ailleurs sur ce site «La menace de la permanence 24h/24 7j/7 n’est pas écartée»).
Seulement sur base volontaire
Guy Delrée, président du Fag et participant de la task force, tient à apporter quelques apaisements et éclaircissements. «Il faut rectifier. Pour moi, cette réaction reflète le fait que, parmi les MG, la compréhension de ce qui s’est débattu n’est pas parfaite.» Rappelons à ce propos que les représentants de la médecine générale ont été sommés par le cabinet De Block, durant les négociations, de ne pas commenter celles-ci. Les médias professionnels, désireux de suivre une crise majeure qui a suscité un front commun MG jamais vu contre un ministre de la Santé, ont dû se contenter d’impressions livrées avec parcimonie au sortir des séances. Ce qui n’a pas aidé les lecteurs à suivre les tractations, bien évidemment, voire entretenu une opacité propice aux interprétations alarmistes.
«Je suis en phase avec le principe d’une continuité assurée par la profession 24h/24 7j/7. En revanche, je ne voulais pas que durant les heures de bureau, cette continuité soit endossée par un poste. Pendant ce créneau horaire-là, c’est au médecin détenteur du DMG du patient de l’assurer. En task force, nous nous sommes prononcés contre l’obligation d’ouverture des postes en heures ouvrables. Mais maintenant, si certaines zones sont partantes - je songe à Bruxelles où il est bon de donner plus de visibilité à la médecine générale pour lutter contre le phénomène des 35% d’habitants n’ayant pas de MG -, libre à elles de le faire. Sur base volontaire, donc.»
Quid d’un 1733 fonctionnant around the clock? «J’ai répété au cabinet que nous n’étions pas demandeurs», indique le patron du Fag, «mais pas opposés non plus. Nous avons réclamé qu’en heures ouvrables, si le problème de l’appelant est jugé relever de la médecine générale, le 1733 l’oriente vers son MG traitant. Le préposé au 1733 devrait pouvoir accéder pour ce faire, via MyCareNet, aux coordonnées du titulaire du DMG», complète encore Guy Delrée qui admet n’avoir pas de document écrit pour «prouver» la tournure prise par les discussions avec l’autorité. Et si l’appelant n’a pas de MG? On pourrait s’inspirer de Bruxelles, suggère le président du Fag, «qui a développé une application permettant de citer à l’appelant les cabinets ouverts à proximité».
Admettre de fermer à 17h15
«En médecine générale, on peut schématiser les contacts en deux grands types de consultation», illustre-t-il encore. «D’une part du suivi, pas pressant, qui peut être planifié et différé, et d’autre part, des demandes de contact pour des problèmes non différables - une angine avec une forte fièvre, une douleur aigue dans le dos, un nourrisson qui fait une bronchiolite… Une réponse doit être donnée à la population, au sein de la profession, dans la journée. Les MG veulent finir à 17h et, avant, avoir travaillé exclusivement sur rendez-vous? Je trouve qu’il faut pourtant, pour répondre à ces demandes non différables, savoir comme médecin gestionnaire de DMG tolérer de parfois rajouter une consultation à son agenda et finir un peu plus tard.» Si cette approche n’a pas les faveurs de la base, alors «on en revient à la question de la pertinence d’un PMG en heures ouvrables, qu’au départ les autorités souhaitaient et que le front commun a refusé.»