L'épidémiologiste l’explique dans son livre "Juste un passage au JT"qui vient de sortir: «Nous avons des taux de vaccination qui sont assez proches du pourcentage de personnes qui ont un médecin généraliste à Bruxelles. Certaines personnes ont perdu le contact avec la médecine et leur médecin pour des tas de raisons sociales ou culturelles», a-t-il rappelé sur la Première.

Depuis le début de la crise, l’épidémiologiste Marius Gilbert a été impliqué en tant que membre de plusieurs comités d’experts (le GEES, en charge de penser le déconfinement au sortir de la première vague, et le Celeval, la cellule pluridisciplinaire qui conseillait le gouvernement...). Le vice-recteur de l’ULB vient de sortir un livre intitulé «Juste un passage au JT» (Aux éditions Luc Pire) en référence au début de sa notoriété qui est due à un passage au JT la RTBF en mars 2020. Dans ce livre, Marius Gilbert revient dans le détail sur la crise sanitaire et les décisions qui ont été prises. Ils n’y épargnent pas les responsables politiques et certains scientifiques. Il y parle aussi de notre situation actuelle. Il prévient tout de suite: «Il y aura encore peut-être encore des vagues mais pas de l’ampleur que l’on a connu. Les personnes les plus fragiles sont vaccinées et sont globalement à l’abri. L’année dernière, au même moment, nous n’avions pas la vaccination.»

Il revient aussi sur la situation actuelle de la vaccination à Bruxelles au micro de la Première: «Nous avons des taux de vaccination qui sont assez proches du pourcentage de personnes qui ont un médecin généraliste à Bruxelles. Des personnes ont perdu le contact avec la médecine et leur médecin pour de tas de raisons sociales ou culturelles.» a-t-il rappelé sur la Première.

Il en explique l’échec aussi au niveau de la communication: «Nous avons encore trop une communication de haut en bas qui ne s’adapte pas à tous les publics. Elle ne tient pas compte des obstacles réels du terrain. Le problème de la vaccination à Bruxelles ne date pas du covid. Nous avons des taux de vaccination qui sont assez proches du pourcentage de personnes qui ont un médecin généraliste à Bruxelles. Certaines personnes ont perdu le contact avec la médecine et leur médecin pour de tas de raisons sociales ou culturelles. Il faut avoir une approche à long terme en la matière. Il faut investir dans le futur de la santé de ses gens dans ces quartiers-là.»

Dans Le Soir, il rappelle qu’ «on a gagné sur un certain front et on a perdu du terrain avec le variant Delta. Cette évolution génétique du virus fait qu’on doit encore maintenir un certain nombre de choses, comme le port du masque dans certains lieux ou la ventilation. Une des difficultés, c’est qu’on a tellement vendu la vaccination comme étant LA solution qui permettrait de reprendre la vie d’avant que rappeler qu’il faut quand même faire attention, ça va être difficile à vendre.»

Pour lui, «l’obligation vaccinale ou le pass sanitaire semblent être des solutions de facilité, très polarisantes. Elles seront peut-être bénéfiques à court terme. Mais elles risquent d’accroître les divisions au sein de la société à long terme.  C’est totalement paradoxal. D’un côté, on encourage à la vaccination en insistant sur le fait qu’il s’agit d’un acte de solidarité, pour se protéger mutuellement. Puis la première chose qu’on fait, c’est de diviser la société en deux, entre ceux qui ont le vaccin – et qui pourront faire un certain nombre de choses – et ceux qui ne l’ont pas. Et la solidarité s’envole. Moi aussi, le discours des anti-vax m’énerve parfois. Mais il faut respecter les gens et leurs peurs» ajoute-t-il dans le Soir.

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