À Bruxelles, les assistants en médecine générale se voient attribuer la majorité des shifts de garde, mais beaucoup ne parviennent pas à répondre aux exigences de leur formation en raison d'un manque d'opportunités. Face à cette difficulté, certains doivent se tourner vers les provinces pour compléter leurs heures, soulevant des questions sur l'organisation et la qualité de la formation des futurs médecins.
Les assistants en médecine générale sont censés effectuer 120 heures de garde de médecine générale par an. Ils ne sont pas directement rémunérés pour ces gardes puisqu’il s’agit de prestations faisant partie de leur formation. Ce sont en fait les seules occasions qu’ils ont de faire des gardes. À Bruxelles, priorité est donnée aux assistants lors de l’élaboration du rôle de garde : 60 % des shifts de garde leur sont attribués, contre 40 % aux médecins agréés. Malgré cela, il n’y a pas toujours la possibilité pour un assistant d’effectuer la totalité de ses gardes à Bruxelles.
Le Dr De Schuiteneer, administrateur de la GBBW (Garde Bruxelloise - Brusselse Wachtdienst), estime qu’environ un tiers des assistants qui se forment en Région bruxelloise arrivent à y prester 100 % de leurs gardes. Les deux autres tiers n’arrivent en moyenne qu’à 50 % du temps requis.
Une recherche de solutions en province
La question se pose donc de savoir en quel lieu ceux-là peuvent compléter leur temps de garde. La plupart, si ce n’est tous, cherchent en fait des possibilités en province. Mais pour ce faire, ils doivent avoir l’accord de leur maître de stage. Il n’est pas toujours simple de trouver un équilibre à ce point de vue, car la responsabilité du formateur peut être engagée, alors qu’il n’a pas nécessairement le contrôle de ce que fait son pupille loin de lui.
Pour le Dr De Schuiteneer, la possibilité d’assurer dans de bonnes conditions des gardes en dehors des grandes villes serait une bonne chose. On y rencontre des situations auxquelles on n’est pas confronté là où les gardes ou les services d’urgence sont à un jet de pierre du domicile du patient. Et d’ajouter que peut-être, s’il arrive qu’un assistant découvre ainsi une région où il décide finalement de s’installer par la suite, cela pourrait être une manière de contribuer quelque peu à atténuer le problème des communes en pénurie.
Des compétences à acquérir dès le début de l’assistanat
Les prestations qu’on peut être amené à fournir lors des gardes ne sont pas toujours simples et l’assistant n’y est pas nécessairement préparé. « Toute une série d’activités spécifiques de la garde ne sont pas systématiquement incluses dans le cursus universitaire », fait remarquer le Dr De Schuiteneer. « On pense aux sutures, aux constats de décès, aux situations de grande détresse du patient, à la priorisation des patients en fonction du motif d’appel… Ce qui serait souhaitable, c’est que ces notions soient apprises pendant les premiers mois de l’assistanat dans le cadre de cours obligatoires », ajoute Manuel De Schuiteneer. « Il existe déjà des modules de formation initiale intense dans les universités, au début de l’assistanat. On sait bien que le temps est limité et qu’on ne peut pas tout enseigner. Heureusement, certaines universités le font déjà, au moins en partie », estime-t-il.
Derniers commentaires
Pierre KLELS
15 octobre 2024Cette obligation de garde (120h population ) devrait être assurée uniquement par les 2° et 3° ; les premières années qui reçoivent un dimanche matin de septembre à 8h les clefs d'un véhicule pour couvrir seul un arrondissement inconnu dans nos Ardennes peuvent ressentir une pression logique avec son diplôme tout frais .
Le fait de ne pas être rémunéré et d'assumer les obligations légales de participer à la garde pour leurs maîtres de stages avec jolie rémunération à la clef qui part dans la mauvaise poche est également étrange; ce sont de jeunes adultes de 25 à 27 ans qui ont déjà une conjointe , voire des enfants .