MG et covid : des journées de 10-12 heures 

La profession le clamait : elle est débordée, notamment par les paperasseries covid, lesquelles lui volent du temps médical. Les enquêtes hebdomadaires de la FAGw et du CMG, le Collège de médecine générale, mises en place aux deux tiers de janvier avec l’appui de l’Aviq, monitorent l’activité – la suractivité – des MG wallons durant la vague omicron. Que révèlent les 3 premières éditions ?

L’opération prend la forme de l’envoi d’un questionnaire constant, le mardi matin, aux médecins, qu’ils ont 48 heures pour compléter, pour décrire la semaine précédente.

On relève tout d’abord que l’initiative a suscité un appréciable élan de participation (*). Le nombre de répondants est allé croissant au fil des éditions, de 265 à 287. 

La répartition géographique des participants (il leur est demandé de préciser à quel cercle ils sont attachés) a évolué d’une semaine à l’autre. Bien sûr, une zone déficitaire en effectifs ne peut produire plus de formulaires qu’elle n’a de bras localement mais on a vu les membres de certains cercles apporter largement leur contribution à l’opération avec, par exemple, dès le premier envoi, une réceptivité des MG de la région namuroise, de la fédération carolo, puis de l’UOAD, de l’Agef, des cercles luxembourgeois ou encore, pris globalement, de généralistes du Brabant wallon. Ce à quoi, comme pour la mosaïque de petits cercles de Liège, ne doivent pas être étrangers les récents efforts « d’évangélisation » de la FAGw.

Quel est le profil des répondants ? Ils sont pour la plupart en association (à une bonne quarantaine de pour cents), suivent les solos à 39%, puis une quinzaine de pour cents actifs en ASI. Les femmes sont majoritaires (c’est de l’ordre du 60-40) et, au niveau des âges, le groupe qui l’emporte est celui des 25-35 ans.

Le report pour rester à flot

En ce qui concerne la pression déclarée dans les cabinets, elle a fluctué légèrement d’une semaine à l’autre. Savoir l’assumer a un coût. Le premier questionnaire (analyse du 20 janvier) révélait surtout une « activité plus importante que d’habitude absorbée » (52,4%) et une « activité exceptionnelle absorbée moyennant le report de soins moins urgents » (23,4%). Le 27 janvier, il y avait 42,8% de MG qui évoquaient la nécessité, pour s’en sortir, de postposer le non urgent. Le 3 février, c’était le cas d’un tiers des participants (32,9%).

Si globalement, les médecins traitants gardent leur cabinet à flot, le 20 janvier, il y en avait néanmoins 5,9% qui déclaraient « je n’ai pas pu répondre à toutes les demandes de soins, sans pouvoir proposer de solution alternative à mes patients ». Le 27 janvier, plus réjouissant, 7,2% précisaient « je n’ai pas pu répondre à toutes les demandes mais une solution d’entraide a été trouvée ».

Mais l’offre peine à couvrir la demande intégralement. Le 3 février, 5,2% des généralistes admettaient n’avoir « pas pu répondre à toutes les demandes de soins, sans pouvoir proposer de solution alternative à leurs patients. » Une - certes infime  - fraction (0,7%) répondaient même être personnellement en incapacité de travail - malade ou positif - sans avoir pu trouver de solution pour la continuité des soins (contre 9,4% en ITT qui disaient au contraire avoir trouvé).

Journées à rallonge

Conséquence de ce surrégime imposé par la pandémie : la durée de temps de travail s’étire dans les cabinets. Elle a été estimée entre 10 et 12 heures par 40 à 45% des répondants, et ce lors des 3 questionnaires consécutifs.

A la question : « souhaiteriez-vous une aide pour assurer la continuité des soins ? », les réponses ont été affirmatives de la part d’un cinquième à un tiers des contributeurs, puis, au dernier questionnaire, d’un quart.

Enfin, quel est le pourcentage de temps consacré aux téléconsultations lors d’une journée de travail ? « Entre 15 et 25% », a été la réponse dominante des participants (37-39%)

(*) on se souviendra que le tout premier baromètre covid, en 2020, n’avait pas ‘pris’ au sud, avait été dénoncé comme un outil trop orienté Flandre, avec un déficit de retour envers les participants wallons

Lire aussi: Débordement covid : « un ras-le-bol mais pas spécialement des appels à l’aide en masse » (FAGw) 

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