Chaque semaine, pendant la vague Omicron, les autorités sanitaires régionales, la FAGw et le Collège de médecine générale (CMG) espèrent recevoir de la profession un relevé hebdomadaire de « l'état des troupes », reflétant l'évolution de leur charge de travail. Deux questionnaires succincts ont été élaborés, l’un qui partira vers les cercles, l’autre qui s’ouvrira aux MG individuellement, toujours le mardi, avec 48 heures pour répondre.
« En ce début 2022, la vague omicron pourrait mettre à mal l’équilibre entre l’offre et la demande de soins en médecine générale », écrivent FAGw et CMG. « D'une part, à cause de l’augmentation de la demande venant des patients, d'autre part, via la diminution de l’offre en raison de médecins qui tomberaient malades ou seraient positifs. » Ce coup de sonde hebdomadaire vise donc à avoir une meilleure connaissance des conditions de travail des MG wallons sur le terrain, de monitorer en temps réel s’ils « résistent » de sorte à anticiper le moment où les choses risquent de basculer.
Le questionnaire destiné aux MG a été voulu concis. Après s’être identifié et localisé géographiquement (par code postal), avoir précisé son sexe, son âge, son type de pratique (solo, groupe, ASI…), le participant se verra essentiellement demander, avec des réponses à cocher « Comment avez-vous pu gérer votre charge de travail cette dernière semaine ? » Les options proposées à cette question-clef vont de « activité normale absorbée » à « je suis personnellement en ITT (malade ou covid+) et je n’ai pas pu trouver une solution pour la continuité des soins », en passant par « activité exceptionnelle absorbée aux dépens de reports de contacts moins urgents ».
Autres questions pour mesurer la tension, présentielle et distancielle pourrait-on dire, dans les cabinets : quelle a été la durée moyenne d’une journée de travail cette dernière semaine ?, quelle est votre estimation du pourcentage de temps consacré aux téléconsultations par journée ? et cette semaine, votre activité non-covid a-t-elle été majorée, normale ou diminuée ?
Un instantané de la situation
L’enquête propose aussi au MG participant de dire s’il souhaite de l’aide ou pas pour assumer la continuité des soins. Quelle serait la forme que pourrait revêtir cette aide? Une sorte de brigade mobile de confrères, volontaires pour prêter main forte aux cabinets en difficulté ? Organisée à échelle wallonne ou par cercle ? « Rien n’est arrêté pour l’instant quant à la forme que pourrait prendre l’aide. Il faut d’abord voir quelle est la demande et ce qui peut être fait », répond le CMG. Le Collège table sur les enseignements que lui apporteront les éditions successives des enquêtes, espérant que la première lui amène déjà une photographie de la situation actuelle.
« Les solutions à apporter? Honnêtement, ce ne sera pas facile », indique le Dr Delrée, président de la FAGw. « A part une entraide pour des téléconsultations - alors que c'est ce qui pose le moins problème car un médecin peut les assurer même en étant positif -, il n’y a pas je pense de solution structurelle. Il ne me semble pas du tout réaliste de penser que l'on va ‘organiser’ l'entraide. Car elle devra se faire, comme toujours et naturellement, localement, par confraternité et affinité. »
Bref, pour le généraliste marchois, il ne s’agira pas d’inventer l'eau chaude, « mais peut-être stimuler les associations à sortir de leur cadre pour aider les voisins. » Pour le reste, estime-t-il, il faudra aviser au fur et à mesure de la bataille.
En pratique
Les premiers questionnaires ont été envoyés ce mardi 18 janvier.
> Cliquez ici pour accéder au questionnaire
Premier questionnaire à compléter avant ce jeudi midi. Le lien restera le même pour les autres questionnaires.