Kathleen Depoorter et Frieda Gijbels (N-VA) veulent rendre légalement obligatoire la communication en temps opportun d’un schéma de médication complet et correct au patient quittant l’hôpital, ainsi qu’à un pharmacien ou autre prestataire de soins désigné par le patient. Cette proposition vise à garantir la qualité et la continuité des soins.
Elles veulent également étendre cette obligation à d’autres schémas médicaux pertinents, comme les schémas de revalidation. Le renvoi, la communication et l’échange d’informations à l’égard des professionnels des soins de santé ou des prestataires de soins qui se chargent le cas échéant de poursuivre les soins médicaux hors hôpital doivent se dérouler de manière fluide, complète et proactive.
Statistiques effarantes
Les deux parlementaires évoquent des "statistiques effarantes", provenant notamment de l’IMS Health Report Advancing the Responsible Use of Medicines in Belgium.(1) Cette dernière étude a en effet calculé qu’en Belgique, en 2015, 42 000 hospitalisations étaient dues à des erreurs de médication évitables, ce qui représente 2,6 % de l’ensemble des hospitalisations.
Cette situation a été très clairement décrite dans un rapport de 2010 du Centre fédéral d’expertise des soins de santé (KCE), qui a également appelé à une amélioration de la collaboration et des échanges de données – numériques (2).
Le problème se situe surtout au niveau du retour au domicile. On estime qu’environ un patient sur quatre est confronté à ce type de problèmes lors d’un changement de contexte de soins en général, mais ces chiffres sont encore plus élevés en cas de sortie de l’hôpital. Il ressort de données internationales que 63,7 % des patients rencontrent un problème de médication.
Une étude néerlandaise menée en 2021 a conclu que 16 % des réadmissions dans les 30 jours suivant la sortie de l’hôpital étaient dues à un problème lié aux médicaments et que 40 % d’entre elles étaient évitables. (3) Force est malheureusement de constater que l’hôpital ne communique un schéma de médication actualitsé, complet et correct au pharmacien du patient que dans un cas sur trois. En outre, de nombreux hôpitaux n’utilisent pas de plateforme électronique pour partager le traitement médicamenteux avec le généraliste et le pharmacien de référence.
Communication la veille de la sortie
Pour que les soins puissent être prodigués dans les meilleures conditions, les schémas de médication et/ou autres traitements doivent être communiqués en temps utile au(x) pharmacien(s) et/ou aux autres prestataires de soins concernés. Ceux-ci doivent être informés de préférence la veille de la sortie, et il doit en être tenu compte en cas de sorties hospitalières durant le week-end.
Il convient d’instaurer une obligation légale en la matière, concluent les parlementaires N-VA. « Idéalement, les processus et les procédures devraient être standardisés et les points cités ci-dessus devraient d’abord s’appuyer sur un enregistrement uniforme et correct dans le dossier médical informatisé (DMI) et une communication au travers de ce dossier. »
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