L’ABSyM redoute de voir le corps médical ne recevoir que des strapontins dans l’OIP (organisme d’intérêt public) wallon en gestation, pendant que les OA obtiendraient moult sièges avec voix délibératives dans son futur «Comité Santé et Aînés». Impossible de dire combien de mandats seraient laissés aux médecins, s’insurge l’ABSyM, qui a fait part de ses doléances au cabinet Prévot et suggéré au gouvernement régional de revoir sa copie.
L’ABSyM s’est vu présenter les lignes directrices du projet de décret du gouvernement régional concernant le futur OIP wallon – dit de couverture sociale et de la famille (soit le réceptacle des compétences transférées, notamment en matière de santé). Le texte «fait la part belle aux mutualités et ne laisse qu’une place symbolique aux médecins», déplore le président Lemye. «Sur les 85 mandats avec voix délibératives du futur Comité Santé et Aînés (et ses commissions), pas moins de 38 places seraient laissées aux OA.»
Et quid des médecins? Impossible de préciser le nombre de mandats dont ils hériteraient, indique le syndicaliste de Courcelles. Tout au plus le projet de décret accorde-t-il «un certain nombre de mandats à se répartir entre les organisations représentatives des prestataires de soins (donc pas uniquement des médecins) et les représentants des institutions concernées [psychiatriques, pour personnes âgées… ndlr]». Car, outre au Comité Santé et Aînés, le corps médical serait également faiblement représenté à la Commission Soins de première ligne, à la Commission Santé mentale et à la Commission Aînés, énumère l’ABSyM. Du reste, «les médecins sont carrément persona non grata à la Commission Hôpitaux». Aucune place ne semble leur être dévolue non plus au Conseil général, poursuit le syndicat, tandis que les mutuelles y auraient deux émissaires.
En conclusion, Roland Lemye redoute la difficulté d’attribution des mandats eu égard au flou des critères et au mix prestataires/institutions de soins, et pronostique que «la place qui reviendra in fine aux médecins sera bien évidemment purement symbolique». Un virage à 180 degrés par rapport à ce que les différents partis politiques, et notamment le cdH [parti de Maxime Prévot, ndlr], avaient annoncé à l’ABSyM en amont de la régionalisation.
Le syndicat rappelle enfin être «encore une fois ressorti des dernières élections de 2014 comme l’organisation la plus représentative du corps médical belge». «Nous ne pouvons donc accepter cette sous-représentation», conclut Roland Lemye, qui invite le gouvernement wallon à revoir sa copie. Le président en profite pour émettre le vœu de voir les associations de patients «actuellement non visées par le projet» mais auxquelles «la ministre fédérale de la Santé vient de donner plus de poids» jouir à l’OIP d’une voix consultative.