Pénurie de MG à Bruxelles ? Une nouvelle cartographie va être dressée

Une nouvelle cartographie de la médecine générale à Bruxelles va être dressée. Elle devrait permettre au gouvernement bruxellois d’estimer dans quels quartiers il y a réellement pénurie et quelle est son ampleur. Qu’en dit le Dr Michel De Volder, président de la Fédération des Associations de Médecins Généralistes de Bruxelles (FAMGB) ?

L'Observatoire de la Santé et du Social de Bruxelles a l’intention de dresser une nouvelle cartographie détaillée de l'offre de médecins généralistes actifs en Région de Bruxelles-Capitale. Cela se fera en collaboration avec les associations de médecins généralistes de Bruxelles, le BHAK et la FAMGB-FBHAV.

« Parler de pénurie en se contentant d’évoquer le nombre de médecins généralistes présents sur Bruxelles ne suffit pas », dit le Dr De Volder. « Il faut savoir qui fait quoi : homme ou femme, de quel âge, sous quel type de pratique (solo, groupe, maison médicale), pendant quelle durée journalière et hebdomadaire de prestations, etc. »  Il faut aussi connaître les activités « autres » que la médecine générale. « De nombreux médecins généralistes fournissent des prestations pour l’ONE, pour le planning familial, pour des assurances, pour des expertises…. Certains sont aussi médecins contrôles pour des entreprises. Une cartographie précise de l’offre en médecine générale doit tenir compte de la proportion exacte du temps professionnel qui est consacrée à la médecine générale ’pure’ » précise encore le président de la FAMGB. « C’est indispensable pour calculer les ETP disponibles. »

Dans un premier temps, tous les médecins généralistes bruxellois seront invités à remplir un très court questionnaire en ligne. Par la suite, ceux qui n'ont pas répondu en ligne seront appelés pour compléter les questions par téléphone. Pour les membres de la FAMGB, cela se fera en collaboration avec Sonecom, une société spécialisée dans les études sociales. Pour les membres du BHAK, l’enquête sera menée par leur propre secrétariat. Si le comité de sécurité de l'information (CSI) donne son accord, des données complémentaires seront demandées à l'Agence Intermutualiste (nombre de consultations et de visites à domicile) afin de compléter l'aperçu et de développer une méthodologie pour en faciliter à l'avenir la mise à jour. Les exigences de protection des données personnelles seront respectées.

Une étude de ce type avait déjà été publiée en 2018 (chiffres de 2017) par l'Observatoire. La nouvelle cartographie a l’ambition d’être plus complète et plus précise. L’Observatoire souhaite en dégager un « indicateur d’accessibilité », qui lie les besoins de la population à l’offre, à une échelle fine. Sur cette base, disent aussi les responsables de la nouvelle étude, « des mesures politiques appropriées peuvent alors être prises pour soutenir suffisamment le médecin généraliste. »

N'y a-t-il pas de risque de voir un jour les pouvoirs publics se servir de telles données pour imposer un lieu d’installation ? « Cela ne marcherait jamais » répond Michel De Volder. « On fait ce métier-là par passion et imposer un lieu d’installation qui ne répondrait pas aux aspirations du jeune médecin qui veut s’installer, reviendrait à anéantir cette passion. Et puis, sur quels critères se baserait-on ? Ce serait à l’encontre du libre choix du prestataire par le patient. » 

La confiance entre un patient et son médecin n’est pas mesurable. « Pour deux médecins ayant la même formation, la confiance s’établira avec l’un et pas avec l’autre. C’est une composante majeure de la relation thérapeutique. Imposer, ce serait la détruire » conclut le Dr De Volder.

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