Soins intégrés: pourquoi des cercles wallons se retirent d’un projet pilote?

Un projet pilote de soins intégrés pour malades chroniques prend corps dans les Ardennes flamandes, porté – entre autres – par les cercles d’Audenarde, Renaix et Zottegem. Le concept, focalisé sur les personnes âgées fragiles, génère chez les MG un ressenti mitigé, rapporté par le président des omnipraticiens d’Audenarde et le coordinateur du RML. D’un côté, la convergence des professionnels locaux autour d’un but commun est inédite et motivante. De l’autre, les questions affluent sur la façon dont les autorités entendent régler certains aspects de l’expérience, notamment financiers. 

Cette persistance de zones grises – toujours non dissipées cinq mois après le démarrage de la phase de conceptualisation des dossiers retenus – a poussé des cercles du Namurois et de l’arrondissement de Dinant à dire «stop» et à se retirer du double projet qui se construit actuellement sur leur région.

C’est le Dr Simone Ulrix, du bureau du CeMaF, le petit cercle de Malonne-Floreffe, qui a joué la lanceuse d’alerte auprès de ses pairs, après avoir voué des soirées à éplucher les textes officiels liés au «grand chantier» soins intégrés.

Elle en conclut que les projets, forcés à l’équilibre voire à dégager des économies pour grandir, portent en eux de puissants germes de discorde. Que les clignotants financiers passent à l’orange et des conflits d’intérêt pluriels surgiront: entre patients et prestataires, entre collègues ayant adhéré versus pas adhéré, entre dispensateurs de soins (ou établissements) de différents métiers, ou encore entre la structure, d’une part, et les prestataires et le public cible, de l’autre, menacés de rationnement.

La MG namuroise s’est également étonnée de voir les acteurs poussés à préfinancer le «bébé» via des sources alternatives, pouvoirs régionaux et communaux mais aussi sponsors privés. «Veut-on faire sortir le financement de soins du champ de la sécurité sociale?»

Avant de rendre son tablier, Simone Ulrix a, sur l’insistance de la coach qui encadre les projets pilotes de Namur et de Dinant, couché sur papier toutes les réserves qui la taraudent. Cela donne six pages serrées et une quarantaine de questions, majoritairement juridiques et financières, qui ont pris depuis début octobre le chemin de la cellule interministérielle idoine, ChronicCare.

Sans éclaircissements à ce jour.

> Lire le dossier complet en page 4, 5 et 32 de l'hebdo du généraliste Medi-Sphere n°538 du 8 décembre

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