Sport chez les jeunes: le MG influence les affiliations en club

L’environnement immédiat des jeunes (parents, amis, mais aussi MG) est déterminant dans leur degré d’activité physique. Il y a là des leviers d’action pour intervenir bénéfiquement auprès de ce public. Voilà l’une des conclusions que tire l’Observatoire de la Santé du Hainaut (OSH) à l’issue de travaux sur la sédentarité des jeunes de la province. On peut passer, a-t-il établi, de 42 à 60% de pré-ados et d’ados inscrits dans un club sportif si le généraliste les incite à se bouger.

L’Observatoire de la Santé du Hainaut a fait le bilan de l’activité physique et de la sédentarité des Hainuyers de 10 à 17 ans (données 2014) et des divers facteurs qui sont liés à ces comportements. Et ce bilan n’est pas brillant puisque, par exemple, l’Observatoire constate qu’un jeune sur cinq n’avait pas effectué la moindre séance d’activité physique d’au moins 30 minutes d’affilée la semaine précédant l’enquête.

Quant à l’adhésion à un club sportif, elle s’effiloche avec l’âge: 59% des jeunes de 11 ans font partie d’un club, contre 54% chez les 13 ans et 43% chez les 16 ans. En outre -et dans une province telle le Hainaut, cet aspect revêt une dimension particulière-, les inégalités sociales de santé se marquent dans les activités physiques. Le nombre de revenus dans le ménage, la catégorie socio-professionnelle et le type de famille (monoparentale, etc.) s’avèrent des éléments discriminants.

Dans ses travaux, l’OSH s’est penché sur divers facteurs comme le lien avec l’environnement de scolarité et de vie (de quels équipements et infrastructures de sport dispose-t-on localement, dans les communes et les écoles? Y a-t-il des aménagements favorisant les déplacements actifs à pied ou à vélo? etc.). Il s’est également intéressé à l’influence de l’entourage: parents, amis et… médecin généraliste.

Il existe en effet un lien entre les recommandations du MG et la pratique sportive des jeunes, pointe l’OSH: ils sont plus nombreux à s’affilier à un club de sport et davantage encore à faire des activités physiques régulières en dehors de l’école lorsque leur médecin les y encourage. Dans quelle proportion? Ils sont 60% à s’affilier, contre 42% parmi ceux qui n’y ont pas été incités par le MG. Et 81% à s’adonner à des activités sportives ou physiques de manière habituelle hors du cadre scolaire si le médecin les y pousse, contre 66% dans le cas contraire.

Cette influence agit d’autant mieux que les patients sont jeunes. Si on considère l’inscription à un club, 68% des enfants de 11 ans qui y sont encouragés par leur médecin franchissent le pas (contre 52,5% sans exhortation du MG). Cette proportion diminue ensuite, passant à 61% des jeunes de 13 ans et à 54% des jeunes de 16 ans.

L’addition des conseils des parents et du médecin de famille apparait comme la combinaison la plus efficace: en 2014, la proportion de jeunes inscrits dans un club culmine à 67% quand les deux parents et le MG s’y mettent pour les inciter à enfiler leurs baskets. A l’autre bout de l’échelle, si ni les parents ni le médecin ne plaident pour du sport, le score baisse de plus de moitié (32%).

Pour que les jeunes reçoivent les encouragements du MG, encore faut-il qu’ils fréquentent son cabinet, à un âge où en règle générale on n’a pas trop de soucis de santé, et que le médecin, parmi les multiples messages préventifs qu’on attend qu’il fasse percoler en 20 minutes d’une consultation souvent motivée par un besoin curatif, s’attache au volet "exercice physique".

Sur le plan de la fréquence des contacts, en 2014, 75% des jeunes sondés par l’OSH avaient consulté au moins une fois un MG sur les 12 mois écoulés, et la fréquentation va croissant avec l’âge, par dilution des liens avec le pédiatre, indique l’OSH. Et les MG songent-ils à conseiller le sport? La réponse est positive chez 50% des répondants.

Graph. activité physique
Fig. 1.16: Affiliation à un club sportif et pratique d’activités physiques ou sportives habituellement en dehors de l’école en fonction des encouragements des parents et du médecin généraliste

 

Plus de détails dans l'étude intégrale, disponible sur le site de l'OSH.

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