18,4 millions pour les stages des futurs spécialistes : et du côté de la médecine générale ?

Maggie De Block a annoncé la libération de 18,4 millions pour les stages des médecins spécialistes. Du nouveau du côté de la médecine générale? Pas vraiment, mais le Dr Hubert Jamart évoque des réflexions amorcées au sein du Conseil supérieur, comme un référentiel de compétences pour le stage hospitalier et un point centralisé où examiner les plaintes sur la qualité des lieux de stage.

Les moyens supplémentaires annoncés par la ministre après l’accord du gouvernement sur le contrôle budgétaire, fin de semaine dernière, serviront, selon le cabinet, «à offrir suffisamment de places de stage pour des médecins spécialistes en formation» – qui pour mémoire vont affluer en vertu du phénomène de la double cohorte – «et à financer la partie pédagogique du stage». Hubert Jamart, co-président du groupe de travail MG au Conseil supérieur des médecins spécialistes et généralistes, rappelle que, côté médecine générale, il avait été annoncé antérieurement par le cabinet qu’il y aurait bien financement, via le budget Inami, de la 3ème année de stage des assistants MG, «sans qu’un montant ne soit encore précisé».

En médecine générale, le travail sur la capacité d’accueil (en termes de nombre de maîtres de stage) et sur la qualité de l’encadrement semble tenir aux seuls efforts des DUMG des facultés. «On n’entend pas parler pour nous de ‘ financement de la partie pédagogique’. On n’a pas reçu de signaux des autorités laissant penser que nous serions soutenus sur ce plan.»

SVP, pas les moutons à cinq pattes

Le Dr Jamart se félicite toujours d’avoir décroché une mesure d’assouplissement exceptionnelle pour le stage en hôpital que les candidats MG doivent effectuer, alors que les places y seront déjà chères vu l’afflux des candidats MS, dérogation qui sera assurément actionnée au sud du pays. «On peut faire compter les six mois passés en milieu hospitalier durant le master pour les six mois attendus pendant la spécialisation. Une précision: la durée de celle-ci ne s’en trouve pas réduite pour autant. On reste bien à un total de trois ans. On est très clair là-dessus pour l’agrément du plan de stage.»

Hubert Jamart signale avoir émis l’idée, au sein du groupe de travail MG, «de mettre en place, côté francophone, un référentiel de compétences reprenant ce qu’il est intéressant pour un MG en formation d’apprendre durant le temps passé à l’hôpital». Pour caricaturer, mieux vaut qu’il soit mis en contact avec des pathologies courantes qu’éclairé sur la prise en charge d’une maladie rare qu’il ne croisera pas dans sa pratique. «Il faudrait que ces priorités d’apprentissage soient consignées, clairement, quelque part.»

Statuer plus rapidement

Enfin, par rapport à la qualité des stages en médecine générale, «je plaide pour que l’on crée un espace d’échange, à l’intersection entre le groupe de travail MG, la commission d’agrément des plans de stage et le CCFFMG [le centre de coordination interuniversitaire francophone pour la formation des assistants MG] où l’on puisse se pencher sur des problèmes de qualité», indique le Dr Jamart. Cet endroit ‘centralisé’ permettrait de remédier à la situation actuelle «où les gens ont un peu tendance à se renvoyer la balle» quand des assistants émettent des réserves sur les aptitudes de leur maître de stage. Bref, pour lui, on ne statue pas assez vite, actuellement, quand il apparaît que des maîtres de stage sont plus nocifs que bénéfiques à leurs protégés. Oui, la double cohorte booste peut-être les besoins en places de stage «mais ne doit pas justifier qu’on ferme les yeux sur les problèmes».

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