Alors que la vague de covid semble doucement s’aplanir, le Collège de médecine générale (CMG) analyse des couacs récents et les enjeux des prochaines semaines. De quoi les MG ont-ils besoin ? Entre autres : d’un testing/tracing performant, de consignes les plus stables possibles, d’une idée de l’aide que la médecine scolaire et du travail apportera effectivement, de données scientifiques fiables et d’outils de communication sur les vaccins…
Le Collège admet que la profession a des EPI en suffisance, des tests à disposition et de l'expérience accumulée, utile pour affronter le maintien à domicile de cas sévères ou les sorties prématurées de l’hôpital. Ce dont les MG ont besoin, c’est d'un testing/tracing performant, dit-il. Pour lui, le testing est « parti en vrille » alors que la rentrée faisait exploser les contaminations.
Depuis le 23 novembre, on le sait, la possibilité de tester les HRC (hight risk contact) a fait son come-back. « Pour ce faire, des applications d'autoévaluation des risques sont en cours de développement et des tests rapides antigéniques (Trag) seront mis à disposition », indique le CMG. Mais il déplore que la plateforme fédérale bis, destinée à remplacer Cyberlab, « accuse du retard à l'allumage ». Moralité, « la plateforme initiale sera prolongée au moins jusqu’à la fin du mois de novembre ».
Découle de tout ceci « une confusion autour des consignes qui nous sont données et des outils qu’il nous est demandé d’employer », regrette le Collège. « Sans parler des perturbations qu’une modification en pleine crise de la plateforme à utiliser risque d’engendrer dans la procédure de testing. » Le changement incessant des mesures à suivre ne facilite pas la pratique de la médecine générale, (re)dit-il, ni la transmission de messages clairs à la patientèle.
Le Collège s’interroge en outre sur l’aide réelle que seront en mesure d’amener les médecins scolaires, du travail et coordinateurs d’une collectivité – aide supposée contribuer à alléger la pression dans les cabinets. Le CMG évoque les obstacles qui sont d’ores et déjà rapportés, par exemple, par la médecine scolaire : celle-ci parle de déplacement de la pression vers les centres PMS, de quasi-impossibilité dans le réseau de la Fédération Wallonie-Bruxelles d’organiser la genèse des demandes de test en plus du tracing dans les écoles… Bref, « les équipes [de médecine scolaire] s’interrogent sur leur possibilité et leur volonté de devenir mandataires pour générer des demandes de tests », relaie le CMG. Et bien sûr, il s’en alarme. Il faut, dit-il, identifier les problèmes et voir comment les résoudre. Les MG doivent pouvoir savoir « dans quelle mesure ils peuvent compter sur la médecine scolaire et la médecine du travail en ce qui concerne la prescription, les tests rapides, les forces vives… ».
Le Collège évoque encore la prise en charge des patients post-covid « avec le cortège de symptômes qui traînent ou se ‘chronicisent’ ». Diverses questions mériteraient d’être approfondies : quelle est la place de la spirométrie ? Faut-il répandre l'utilisation de saturomètres ? Les MG seront aussi confrontés à des demandes de revalidation olfactive et gustative et, bien sûr, à un flot de questions concernant les vaccins anti-covid et la future campagne de vaccination, prévoit le CMG. C’est un « point sur lequel nous mettons tout en œuvre pour obtenir des données scientifiques fiables et des outils de communication clairs et précis », indique le Collège.
Derniers commentaires
Stephan HOUYOUX
24 novembre 2020Et si vous parliez des traitements précoces à mettre en oeuvre par le médecin généraliste dès les premiers symptômes. Les tests ne servent à rien si ils n’aboutissent pas à un traitement ! Et je be parle pas de paracétamol !