Violence contre les médecins en France: 61% de MG dans les victimes

L'Observatoire français de la sécurité des médecins a recensé, sur 2017, 1.035 agressions de confrères dans le cadre de leur activité. Un inquiétant bond de 7% par rapport à 2016. Les agressions verbales (insultes, menaces) sont clairement les plus nombreuses. Et la triste palme des professionnels les plus affectés revient, cette fois encore, à la médecine générale.

La France s’est dotée depuis une quinzaine d’années d’un «Observatoire de la sécurité des médecins», qui répertorie les faits de violence à l’encontre de ces derniers. Régulièrement, il sort des statistiques. Il y a quelques jours, il a livré les chiffres relatifs à 2017. C’est un record historique de 1.035 agressions qui ont été déclarées sur cette période, contre une moyenne de 761 depuis la création de l’Observatoire. On parle ici de signalements aux conseils départementaux de l’Ordre des médecins, via des fiches de déclaration d’incidents, pas forcément de dépôts de plainte en justice. Le total de cas a augmenté ces dernières années (901 en 2014, 924 en 2015, 968 en 2016) mais n’en reste pas moins une sous-estimation du phénomène puisque n’entrent dans l’addition que les violences notifiées.

Comme les années précédentes, la discipline la plus affectée est la médecine générale: les victimes sont majoritairement (61%) des MG – alors qu’ils ne constituent que 46% du corps médical. Les ophtalmologues et les psychiatres sont, parmi les spécialistes, les plus exposés. Alors qu’il y a 47% de femmes médecins pour 53% d’hommes, les consœurs sont davantage présentes parmi les victimes (51%). Les ¾ des incidents (76%) se déroulent dans le cadre d’un exercice de médecine de ville (par opposition à un exercice en établissement de soins), et sur ces 76%, 50% ont lieu au cabinet même.

Les incidents ont majoritairement lieu en milieu urbain en centre-ville (à 53%). Le Nord et les Bouches-du-Rhône sont les départements où le plus de cas ont été notifiés en 2017, respectivement 108 et 107.

Les agressions verbales (avec une moitié d’injures et une moitié de menaces) continuent à tenir le haut du pavé, constituant 62% des violences recensées. Viennent ensuite les vols et tentatives de vol (23%), visant prioritairement les ordonnanciers, les tampons professionnels ou les sacs à main et portefeuilles des praticiens. Les agressions physiques représentent 7% des cas. Globalement, 7% des faits ont entraîné une interruption de travail pour le médecin.

Une fois sur deux, l’auteur des faits est le patient; et dans 16%, un accompagnant. Et, toujours dans la droite ligne des constats des dernières années, le motif des altercations est un reproche quant à la prise en charge (près de 3 fois sur dix). Cette raison est suivie du vol (22%), du refus de prescription (d’un médicament, d’un arrêt maladie…) (14%) et, pas loin derrière, du temps d’attente jugé trop long (10%).

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