Un variant agressif du VIH circule en Belgique et aux Pays-Bas

Des chercheurs ont identifié un variant du VIH très virulent ayant commencé à circuler aux Pays-Bas dans les années 1990, une découverte scientifique rare qui ne doit pour autant pas être source de panique, assurent-ils. Le variant a également été découvert en Belgique, rapporte De Standaard jeudi.

"Il n'y a pas de raison de s'alarmer", a assuré à l'AFP Chris Wymant, chercheur en épidémiologie à l'Université d'Oxford et auteur principal de cette étude, publiée jeudi dans la revue Science.

Aux Pays-Bas, au moins une centaine de personnes ont été contaminées par ce variant du VIH, qui détruit des cellules cruciales du système immunitaire deux fois plus rapidement que d'autres variants du VIH. Sans traitement, il peut mener à des infections potentiellement mortelles après un à deux ans.

Le nouveau variant du VIH est plus virulent et plus contagieux, écrivent les chercheurs britanniques de l'université d'Oxford dans la revue Science. La concentration de virus dans le sang des porteurs est mille fois supérieure à la normale. Mais il n'est pas résistant aux traitements. Si un traitement aux anti-viraux débute rapidement après le diagnostic ou la contamination, le pronostic est aussi bon qu'avec une contamination "classique".

Mais cette découverte pourrait aider à mieux comprendre comment le virus du VIH, à l'origine de la maladie du sida, attaque les cellules, souligne l'AFP.

Au total, les chercheurs ont trouvé 109 personnes infectées par ce variant, dont seulement quatre en dehors des Pays-Bas (en Belgique et en Suisse).

La majorité était des hommes ayant des rapports avec d'autres hommes, d'un âge similaire aux personnes infectées par le virus en général.

Le variant s'est développé à la fin des années 1980 et dans les années 1990, et s'est transmis plus rapidement dans les années 2000. Probablement grâce aux efforts des Pays-Bas pour lutter contre la maladie, il est en déclin depuis 2010.

Il a été nommé "variant VB", pour "variant virulent du sous-type B" -- le sous-type le plus répandu en Europe.

Le virus du VIH est en constante évolution, de telle sorte que chaque personne infectée en présente une version légèrement différente, ce qui n'a la plupart du temps pas d'importance.

Mais le variant découvert comporte lui plus de 500 mutations.

"Trouver un nouveau variant est normal, mais trouver un nouveau variant avec des propriétés inhabituelles ne l'est pas. D'autant moins avec une virulence accrue", a dit Chris Wymant.

"Nos résultats soulignent l'importance (...) d'un accès régulier à des tests pour les personnes à risque de contracter le VIH, afin de permettre un diagnostic tôt, suivi d'un traitement initié immédiatement après", a souligné dans un communiqué l'épidémiologiste Christophe Fraser, co-auteur de l'étude.

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